Mobilisation anti-homosexuels au Burundi
Les Burundais sont descendus dans la rue vendredi 6 mars pour réclamer la criminalisation de l'homosexualité. Une marche sans précédent, orchestrée par le parti du président Nkurunziza.
C’est à l’appel du parti présidentiel burundais qu’une dizaine de milliers de manifestants ont défilé vendredi dans les rues de la capitale Bujumbura pour réclamer une criminalisation de l’homosexualité. Les observateurs évoquent la plus grande manifestation populaire dans ce petit pays d’Afrique de l’est depuis 2005.
Rejet devant le sénat
Le 17 février dernier, dans le cadre d’une révision du code pénal, le sénat burundais avait rejeté l’article 549 du code pénal prévoyant de condamner les personnes coupables d’«actes à caractère sexuel entre deux personnes du même sexe» à des peines de prison pouvant aller jusqu’à deux ans ou à de lourdes amendes. La chambre basse du parlement burundais avait toutefois avalisé l’article en novembre dernier.
Devant la presse, le chef du parti Jérémie Ngendakumana a qualifié l’homosexualité de «souillure» pour la morale du pays: « Si nous aimons notre pays et notre culture,» a-t-il déclaré, «nous devons interdire cette pratique qui ne nous attirera que des malheurs.» Il a assuré que le président soutenait pleinement les revendications des manifestants. L’opposition a, quant à elle, dénoncé le caractère démagogique de cette «énorme manipulation.»