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Unanimes devant le silence d’une tombe?

Aleksandr Soljenitsyne, décédé dimanche 3 août à l’âge de 89 ans était une personnalité beaucoup plus «nuancée», souvent taxée d'antisémitisme ou d'homophobie.

Et, manifestement, les multiples hommages adressés «d’une seule voix» par les dirigeants internationaux vont cimenter à jamais le portrait de cet écrivain dans l’unique rôle de premier témoin crédible des atteintes à la liberté d’expression en ex-Union soviétique.
Élève à l’école et à l’université des sciences de Rostov-sur-le-Don, il étudie la littérature, les mathématiques et la doctrine communiste. Il adhère aux idéaux révolutionnaires de l’époque. Lors de l’invasion allemande en 1941, il se bat comme artilleur et voit son peuple payer un très lourd tribut (22 millions de morts !). En 1945, il est condamné à 8 ans de prison dans les camps de travail pour trahison après avoir imputé à Staline une plus grande part de responsabilité qu’Hitler dans les pertes humaines, dans la mesure où il n’a pas voulu empêcher la guerre. En 53 il est libéré puis envoyé en exil permanent au Kazakhstan. Enfin, il est gracié en 56 et revient vivre au sud de Moscou pour enseigner les sciences physiques.
C’est un ouvrage publié dans la revue soviétique Novi Mir en 1962, Une journée d’Ivan Denissovitch qui le consacrera au rang d’écrivain d’envergure internationale. Et c’est alors que les milieux littéraires attendent ses nouvelles publications, qu’une chape de censure s’abat sur Soljenitsyne. Espionné par ses propres collaborateurs à la solde du KGB, il ne peut poursuivre ses travaux. Des manuscrits du Pavillon des cancéreux parviennent toutefois en Occident qui lui décerne le prix Nobel de littérature en 1970. Il entreprend alors d’écrire son œuvre historiquement et politiquement la plus importante l’Archipel du Goulag sur de petites feuilles qu’il cache dans son jardin ou chez des amis. C’est en apprenant que sa collaboratrice s’est pendue après avoir divulgué sa cachette, que Soljenitsyne décide de le faire publier en France où une copie avait été envoyée. Les autorités soviétiques le déchoient de sa nationalité et l’expulsent du pays (1974).
Il vivra alors aux USA, poursuivant son œuvre littéraire, donnant des conférences, mais il apparaît bien vite comme un personnage réactionnaire et peu emblématique des libertés. Aussi, c’est dans l’indifférence générale qu’il regagne la Russie cinq ans après la chute du Mur en 1994 où il conservera une activité sociale et politique ambitieuse mais sans réelle influence.
Il se distinguera malheureusement dans des prises de position très rétrogrades s’associant à l’Eglise Orthodoxe pour s’opposer à la tenue de la Gay Pride de Moscou en 2006 soulignant notamment «l’utilisation du concept de liberté personnelle en vue d’insulter les religions et les sentiments nationaux» avant de s’indigner sur «le déclin de la civilisation chrétienne».
Enfin, Soljenitsyne a souvent été soupçonné d’antisémitisme. L’historien américain Richard Pipes, en dresse les grandes lignes en 1984: «Chaque culture a une forme propre d’antisémitisme. Dans le cas de Soljenitsyne, celui-ci n’est pas racial. Cela n’a rien à voir avec le sang. Il [Soljenitsyne] n’est pas raciste, la question est fondamentalement religieuse et culturelle. Il présente de nombreuses ressemblances avec Dostoïevski, qui était un chrétien fervent, un patriote et un antisémite farouche. Soljenitsyne se place incontestablement dans la vision de la Révolution défendue par l’extrême-droite russe, comme étant une création des Juifs.»

Et certains de s’étonner voir Poutine se recueillir devant la dépouille de Soljenitsyne. Peut-être se rejoignaient-ils sur une certaine conception de la Russie?

One thought on “Unanimes devant le silence d’une tombe?

  1. Bonjour avant tout
    je ne suis pas la pour vous juger chaqu’un fait ce qu’il veut mais je voulais juste dire à FARIK que c’est complètement faux de dire que l’homosexualité est compatible avec l’Islam.
    Et aussi répondre à sa question«l’homosexualité est-elle un péché?»et ben oui c’est un péché.

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