C’est pas du sexe, c’est de la boîte !
Le Fleshlight, mythique sextoy pour homme made in USA, débarque en Suisse. Prochaine étape de l’amour virtuel ?
Adieu poupées gonflables, pastèques, coussins de canapé et gants de toilettes garnis de nouilles tièdes. Fini, Messieurs, de gâcher la nourriture, de dépenser une fortune en teinturerie et de dilapider la forêt amazonienne en kleenex. La rolls des «masturbateurs», le Fleshlight, vient d’arriver sur le marché suisse. Discret, l’objet prend l’apparence d’une grosse lampe de poche ou d’une canette de bière dont l’une des extrémités se dévisse pour découvrir – ô merveille – un renflement gélatineux, à la membrane douce et humectée comme la peau humaine, le tout percé d’un orifice.
L’un des sextoys les plus «marketés» de l’histoire de la quincaillerie érotique, ce curieux objet est accompagné d’une légende qui veut que le brevet, déposé il y a 10 ans pour la «collecte discrète de sperme masculin», ait été déposé par un ancien agent de police désemparé face aux maternités successives de son épouse (condoms, anybody?). A présent, le fabricant assure que son produit prépare les puceaux aux «rencontres sexuelles réelles» et publie des témoignages d’hommes mariés chantant les louanges de ce «simulateur de vagin», tel ce pasteur, père de sept enfants, évoquant avec émotion «le sentiment de liberté, la libération de la culpabilité». Miracle !
Réalisme «saisissant»
Plus que ses vertus consolatrices pour ecclésiastiques turgescents et louveteaux angoissés, le Fleshlight ne serait-il pas un aperçu du sexe du 21e siècle ? Déjà circulent des promotionnelles où le jouet lui-même est érotisé. On y voit des bimbos exaltées, tête-bêche sur des canapés en cuir rouge, qui testent de leurs doigts manucurés le réalisme «saisissant» du pseudo-orifice. Puis elles passent le relais à des hunks TTBM qui délaissent leur copine pour honorer voluptueusement leur nouveau gadget.
Ce n’est pas tout. Au fil des saisons émergent toute une gamme de membranes de rechange à collectionner : coloris variés (vert pastel? bleu électrique?), intérieurs (rainures ou ergots?) formes abstraites (une fente de tirelire!), sans parler du best-seller de la gamme, le Fleshlight «Ice» conçu avec un gel translucide qui simule à merveille la méduse échouée sur une plage de l’Atlantique. Et l’on se prend à rêver des plaisirs inconnus que nous préparent les laboratoires Fleshlight: modèles disco à paillettes luminescentes, versions tamagochi réclamant le coït à heure fixe et, un jour ou l’autre, le vorace Fleshlight denté… si cher au Dr Freud.