Adieu, Mr. Gaydar
Henry Badenhorst, co-créateur du site de rencontres emblématique du début des années 2000, aurait mis fin à ses jours samedi à Johannesburg.
«A l’homme qui a révolutionné les rencontres gay. Merci d’avoir rêvé.» Dimanche, le site Gaydar rendait hommage à son créateur, Henry Badenhorst. L’entrepreneur de 51 ans s’est apparemment donné la mort la veille à Johannesburg, sa ville natale. Cette disparition survient dix ans après celle de son ancien compagnon et associé Gary Frisch, qui avait profondément affecté Badenhorst. Ce dernier avait quitté Gaydar en 2010 et vendu ses participations en 2013.
To Henry. The man who revolutionised gay dating. Our founder and our friend. Thank you for dreaming. You will be forever in our hearts. Gaydar xxx pic.twitter.com/16nhdpHW1v
— Gaydar (@Gaydar) 12 novembre 2017
Gaydar a longtemps été le site de référence dans les pays anglo-saxons, avec jusqu’à 5 millions d’abonnés à son apogée, au milieu des années 2000, avant le succès des apps de géolocalisation comme Grindr.
Révolution
Lors de la création du site, au Royaume-Uni en 1999, «il était difficile pour les gays de se retrouver, et le site était un des premiers réseaux sociaux», explique Rob Curtis, actuel directeur de la plateforme. Le système des profils en ligne avait été une révolution, notamment pour les personnes isolées et celles vivant dans des pays où l’homosexualité est réprimée.
Gaydar avait aussi essuyé les premières critiques sur ce type de rencontres, propice à toute sorte d’exclusions (racisme, body-shaming, etc.), et sur l’impact négatif de la drague virtuelle sur la scène LGBT. Badenhorst lui-même affirmait ne pas avoir de profil et préférer les rencontres réelles à la drague virtuelle. Il avait d’ailleurs ouvert un bar, éphémère, à Londres. «Son entreprise était controversée, mais il l’avait crée avec cœur, pour empêcher les gays de souffrir», assure Patrick Strudwick, journaliste de Buzzfeed pour les affaires LGBT.
» En Suisse romande, diverses associations viennent en aide aux personnes en détresse, sans tabou ni préjugés. Leurs coordonnées se trouvent sur le site de Stop Suicide et de sa campagne Là pour toi.
