Permis d’agresser, ou l’homophobie d’Etat russe
Un rapport d'Human Rights Watch décrie la réalité des droits des homosexuels face à la loi anti-propagande.
Non, ce n’est pas le dernier titre du prochain James Bond. Ou alors il s’appellerait «Impunité». C’est ce que laisse penser le rapport de Human Rights Watch, rendu public ce lundi 15 décembre. L’ONG s’alarme sur l’impunité offerte aux agresseurs homophobes.
Citoyenneté de seconde classe
Depuis l’entrée en vigueur de la loi anti-propagande homosexuelle, le nombre d’agressions a augmenté significativement, détaille le rapport: «Les autorités russes ont manqué à leur obligation de prévenir et de poursuivre la violence homophobe.»
Les 85 pages de Human Rights Watch se basent notamment sur les témoignages de plus de 78 personnes, victimes de «crimes haineux». Quand elles ne sont pas traités de pédophiles, les personnes LGBT sont physiquement attaquées ou enlevées. Elles portent plainte, mais le soutien judiciaire manque à l’appel: «Les citoyens LGBT sont renvoyés à une citoyenneté de seconde classe.»
Et pour les personnes qui osent attaquer en justice, «la réponse habituelle est qu’il ne s’agit pas d’un “crime haineux” parce que la majorité de la société russe hait les gays, donc c’est normal de les haïr et de les tabasser», explique Ksénia Kiritchenko, avocate de l’association Coming Out, qui défend les droits de la communauté LGBT, citée par HRW. Sur 44 plaintes déposées, 2 ont trouvé une réponse.