Homophobie: un nouveau hoax enflamme les réseaux sociaux
Deux animateurs de radio new-yorkais ont présenté leurs excuses après avoir publié une histoire qui a fait le buzz à propos d'une famille homoparentale victime d'intolérance. Elle était inventée de toutes pièces.
Il faut croire que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Comme celles qui auraient poussé Steve et Leeana, les animateurs du show matinal d’une radio new-yorkaise, à poster un document qui a suscité un énorme buzz, cette semaine.
«Tommy ne viendra pas. Je ne crois pas en ce que vous faites et je ne ferai pas subir à mon fils votre ‘style de vie’. Je suis navrée que Sophia doive grandir dans ces conditions. Si vous avez un problème ou avez à me parler voici mon numéro…» Ce message, inscrit sur un carton d’invitation à l’anniversaire d’une petite Sonia, avait été posté mercredi sur la page Facebook de l’émission. Selon le texte qui l’accompagnait, la carte émanait de deux papas de Baldwin, dans l’Etat de New York. L’image est immédiatement devenue virale, suscitant une de nombreux articles sur le web et des commentaires indignés sur les réseaux sociaux.
Un «débat sain»
Sauf que l’histoire était inventée de toutes pièces, comme l’ont reconnu les animateurs du show, samedi, dans un communiqué contrit. «Cette histoire était totalement fictive, créée par nous deux sans en informer la direction de K-98.3. Nous avions essayé de lancer un débat sain sur un sujet hautement passionnel et nous avons laissé croire à nos auditeurs que cette situation existait vraiment», ont écrit les deux animateurs. D’après leurs explications, ils avaient seulement voulu illustrer le thème du show du jour, sans imaginer que l’image de l’invitation serait prise au sérieux.
Ce hoax est le dernier en date d’une série de cas d’homophobie un peu trop grossiers pour être vrais. Cet automne, notamment, une serveuse d’un restaurant du New Jersey avait prétendu avoir reçu une note homophobe inscrite par une cliente sur son addition. Elle lui refusait un pourboire en raison de son «style de vie». Sauf que la cliente en question avait reconnu la facture, et prouvé que la note était un faux, créé par la jeune femme elle-même. Plusieurs autres cas de fausse alerte à l’homophobie avaient défrayé la chronique en 2012, comme celui d’une femme qui s’était fait graver dans la peau une insulte homophobe. Elle avait fini par admettre s’être infligé les blessures elle-même avec un cutter, après que la fausse agression barbare avait soulevé un large mouvement de solidarité à travers les Etats-Unis.