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United States of Homophobia

Dans «God Loves Uganda», sélectionné au prochain festival Black Movie, le documentariste Roger Ross Williams rend visibles les ressorts néocolonialistes et homophobes d’un mouvement évangéliste américain.

Le film s’ouvre sur la voix inquiète du révérend Kapya Kaoma, prêtre zambien et sympathisant des droits homosexuels ougandais, exilé aux Etats-Unis par crainte d’un climat de haine désormais trop dangereux pour sa vie: «If we don’t move fast, I foresee a lot of death happening.» Sur place, la violence homophobe est endémique, alimentée par un Etat qui discute encore à ce jour une loi anti-homosexuels au Parlement. Et les craintes du révérend seront tristement vérifiées sur le terrain dans un flashback final poignant sur l’assassinat de David Kato, militant gay de la première heure.

Mais pour comprendre, le réalisateur américain opère d’abord un détour abrasif par ce qui va vite s’imposer comme un mouvement aux effets dévastateurs sur la communauté homosexuelle ougandaise. La source est à Kansas City, berceau de l’International House of Prayer, entreprise religieuse bien huilée, managée à l’américaine. Au son des litanies martiales à peine déguisées de l’Appel (The Call, sous-mouvement dirigé par Lou Engel), l’organisation envoie sa jeune génération de croisés répandre la «bonne» parole. Bercés par leurs convictions religieuses, ces néo-missionnaires exagérément émotifs embrassent un objectif tout aussi cinglant: celui d’enrôler de nouveaux «soldats» pour délivrer le Monde du Chaos. Chargée de sourires bien-pensants, l’arme tranquille est celle de l’évangélisation, qui entend répliquer l’ADN de sa pensée unique à l’échelle globale.

Au nom du père
Assez vite nous comprenons que l’Ouganda, pays ultra chrétien, forme le terreau idéal pour faire «moisson». Les adeptes entreprennent de former sur place ces ougandaises et ougandais qui apporteront à leur tour le Salut aux générations futures, prêchant dans la rue et dans les campagnes analphabètes. L’abstinence en bandoulière pour régler le problème du VIH, l’idéologie-illumination progresse, surfant sur les dépendances financières du pays. Elle valorise pernicieusement la tentation de devenir le premier pays à enfin stopper cette débauche ultime et responsable de tous les maux qu’est l’homosexualité. Une chasse aux sorcières, donc. Au gré des portraits de certains visages du mouvement ou leaders politiques alliés – loin d’être des enfants de chœur – la tension du film va crescendo. Jusqu’au point d’alimenter un certain manichéisme pour le spectateur. Et la boucle se boucle, dramatique évidemment, sur ce film aussi urgent que nécessaire.

God Loves Uganda, de Roger Ross Williams, 2013, USA. Au Festival Black Movie, du 17 au 26 janvier 2014. Au Festival La Fête du Slip, du 7 au 9 mars 2014

3 thoughts on “United States of Homophobia

  1. Dés qu’il en a la possibilité, le christianisme redevient aussi criminel qu’au temps de l’inquisition!

  2. Hé oui .. le christianisme est supposé promouvoir la bonté et la tolérance .. Beaucoup en sont loin ..
    Ils devraient envoyer leurs missionnaires tenter de convertir les terroristes islamistes ..

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