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Maggie Thatcher, les gays ne lui disent pas merci

Maggie Thatcher, les gays ne lui disent pas merci

Le Dame de fer s'est éteinte hier, à 87 ans. L'icône du libéralisme ne l'était guère en matière de droits des LGBT, se souviennent les militants.

C’est avec une relative indifférence que la communauté LGBT britannique a accueilli la nouvelle de la mort de Margaret Thatcher, hier. Cette disparition a toutefois replongé les Britanniques dans leurs années 1980, une époque de révolution libérale qui n’a guère profité aux homos. De fait, l’explosion de la culture gay dans le Royaume-Uni de l’époque s’est faite malgré la Dame de fer, rappelle PinkNews.

En particulier, personne ne semble lui pardonner son soutien à la populiste Section 28, une loi qui (bien avant les dispositions russes qui s’en inspirent aujourd’hui) interdisait la «promotion de l’homosexualité», notamment dans l’éducation.

En 1987, la Dame de fer avait jugé intolérable qu’une image positive de l’homosexualité soit diffusée auprès des jeunes. «On apprend aux enfants qu’ils ont un droit inaliénable à être gay», avait-elle dénoncé devant un congrès du Parti conservateur.

Même s’il semble n’avoir jamais été appliqué devant les tribunaux, ce texte de loi avait eu une influence dévastatrice, entravant le travail des associations LGBT en pleine épidémie de sida. En 2009, six ans après son abrogation, le conservateur David Cameron l’a qualifié d’«erreur».

Flicage

Les années Thatcher restent, par ailleurs, celles d’un flicage renforcé de la scène gay – à contre-courant de la situation dans une large part de l’Europe – et de rapports homosexuels interdits avant l’âge de 21 ans. «Pendant son gouvernement, les arrestations et les condamnations pour rapports homosexuels consentis sont montés en flèche, tout comme les passages à tabac, la violence et les meurtres, rappelle le militant gay Peter Tatchell. Les hommes gay étaient diabolisés et servaient de boucs-émissaires. Et Thatcher n’a rien fait pour combattre ces calomnies.»

Et pourtant, les sujets homos de Sa Majesté auraient pu nourrir des espoirs avec la venue au pouvoir de Margaret Thatcher, en 1979. Douze ans plus tôt, alors jeune députée conservatrice, elle s’était exprimée avec courage en faveur de la décriminalisation de l’homosexualité – et ce contre son propre parti. Celui-là même qui, aujourd’hui, défend le mariage pour tous.