«Homos» ougandais dénoncés via Facebook
Après les outings par voie de presse, des homophobes ougandais se tournent vers le réseau social pour exhiber les visage de prétendus gays et lesbiennes. Facebook tarde à réagir.
Basé aux Etats-Unis, le site Change.org a lancé un appel à Facebook afin que le réseau social supprime une page intitulée «Kampala Exposed: Facts and Rumors» (Les dessous de Kampala: faits et rumeurs). Elle servirait à dénoncer des personnalités prétendument homosexuelle dans ce pays d’Afrique, où le pouvoir se livre à une surenchère répressive contre les homosexuels. Selon Change.org, la page a déjà été bloquée à six reprises, mais elle est réapparue aussitôt. Ce lundi matin, elle affichait plus de 1500 «J’aime». Facebook est sommé de bloquer les comptes des initiateurs de «Kampala Exposed» de manière définitive. Ces derniers ont réagi avec défiance à l’appel de Change.org, expliquant que la page ne visait pas les homosexuels, mais contre la «corruption» dans la société ougandaise. Cyniquement, ils ont invité les gays et lesbiennes à faire eux-mêmes leur coming-out, et d’en supporter les conséquences.
«Pendez-les»
En 2010, le tabloïde local «Rolling Stone» avait publié une liste de 100 homosexuels présumés sous le titre «Pendez-les: ils s’attaquent à nos enfants». Certaines des personnes nommées dans le journal avaient subi des agressions ou perdu leur travail. L’un d’eux, le militant gay David Kato, avait été retrouvé assassiné un an plus tard.