Des opposants au mariage pour tous… si gay-friendly
La droite française a réuni 100'000 participants à ses marches contre l'ouverture du mariage, samedi. Des manifs qui ont tenté, non sans mal, de se distancer des slogans homophobes.
Les opposants à l’ouverture du mariage et à l’adoption pour tous les couples ont défilé hier dans plusieurs villes de France. Selon des décomptes préfectoraux, plus de 100’000 personnes ont répondu à l’appel, dont 70’000 à Paris. La plupart des manifs se sont déroulées sans heurts. Des échauffourées ont toutefois éclaté à Toulouse, où la police à utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser une centaine de militants pro-gay. A Lyon, une contre-manifestation sauvage a également donné lieu à une quarantaine d’arrestations. Au moins 22’000 personnes, parmi lesquelles bon nombre de crânes rasés, des bonnes sœurs et le cardinal Barbarin, avaient répondu à l’appel de la droite dans la deuxième ville de France. Des participants étaient venus de toute la région, et même de Genève, selon «Le Figaro».
«On vous aime, les homos!»
Relatif succès, donc, pour cette «Manif pour tous», un nom en forme de clin d’œil à celui du projet de loi du gouvernement socialiste. D’ailleurs, les organisateurs parisiens, proches de l’UMP, ont fait tout leur possible pour échapper à l’étiquette ringarde qui colle à ce type de rassemblements. Au point d’en faire un peu trop dans le «pinkwashing». Ils avaient décrété un dress-code rose pour les participants. En majorité plutôt dans la force de l’âge et lookés bon chic bon genre, ces derniers n’ont pas été nombreux à le suivre. De même, les bibles et autres bondieuseries étaient bannies, au profit du… code civil. «Nous sommes mariagophiles», «On vous aime, les homos!», pouvait-on lire sur des pancartes, la plupart en faveur de la famille traditionnelle. Tout ce petit monde se dandinait derrière des chars dont la sono ne crachait pas du Yves Duteil ou du Didier Berbelivien, mais du Shakira, du Mika, du Katy Perry ou du Queen.
Enfants zombies
Dans cette ambiance «gay-friendly» à peine forcée, le jeune alibi gay de l’UMP et président de l’improbable groupe Plus gay sans mariage, Xavier Bongibault, n’a pas hésité à reprendre l’amalgame «mariage gay-inceste» lancée par le cardinal Barbarin. «On nous dit que le mariage doit être ouvert au nom de l’amour, a-t-il déclaré au micro de France Culture. Si c’est le cas, on peut tout théoriser au nom de l’amour. Pourquoi on refuserait à 3 personnes de se marier, pourquoi on refuserait à un homme qui aime sa fille de l’épouser?» Le vernis rose a aussi craqué quand, au micro de l’AFP, le député UMP Jacques Myard a prédit que la loi allait «créer des enfants qui vont être des zombies». Des arguments que l’on entendra sans doute à nouveau ce dimanche, parmi les catholiques intégristes qui se rassemblent à leur tour à Paris contre l’«homofolie» du mariage pour tous.
Opinion divisée
Les derniers sondages réalisés en France indiquent un soutien toujours largement majoritaire à l’ouverture du mariage. L’opinion semble, en revanche, s’être retournée contre l’adoption et la filiation pour les couples de même sexe, inclus dans le projet de loi qui sera débattu au début de l’an prochain.
L’église catholique est à la manoeuvre et utilise de contestables arguments qui offensent une multitude d’homosexuel(les). Ratzinger pilote cette ligne intransigeante. Les responsables juifs et musulmans ne sont pas en reste pour utiliser des arguments tordus et offusquants. Certains catholiques sortent de leurs églises pour manifester et sont récupérer par de nombreux politiques en majorité de droite qui y voient un moyen de manifester contre le gouvernement qui porte ce projet avec peu d’enthousiasme. Etrangement le FN hostile au projet n’appelle pas à manifester ! Les français restent favorables à l’égalité des droits, mais sont troublés par les conséquences de l’adoption que les opposants présente comme le début du déclin de l’humanité, rien que ça !
Benoit XVI oublie ce que Joseph RATZINGER a dit sur la conscience :
« Si je le fais c’est pour être fidèle à ma conscience. »
Dans la grande Tradition de l’Église, aucune instance n’est supérieure à elle.
Il a magnifiquement dit : « Au-dessus du pape en tant qu’expression de l’autorité ecclésiale, il y a la conscience à laquelle il faut d’abord obéir, au besoin même à l’encontre des demandes de l’autorité de l’Église. »
– Lexikon für Theologie und Kirche, vol III, Herder, Freiburg 1968, p. 328.