Veille anti-pédophiles sur Gayromeo
Sur la plate-forme de drague gay, très populaire en Inde, militants et utilisateurs gay traquent les profils à caractère pédophile avec la police. Récemment, la photo d'un ado de 14 ans a émergé sur le site.
Un profil suspect sur le site de rencontre Gayromeo (connu localement sous le nom Planetromeo) a mis la communauté gay indienne en émoi, il y a deux semaines. Une association gay a diffusé le signalement d’un utilisateur qui proposait les services sexuels d’un garçon de 14 ans. Afin de contourner les filtres excluant les mineurs du portail, il avait posté la photo de l’adolescent, présenté comme son neveu, sous son propre profil, accompagné d’un texte sans ambiguïté. DNA India rapporte que le profil a disparu après que des militants gay ont tenté d’entrer en discussion avec l’individu, caché derrière le pseudo «Amrit». Selon eux, ce n’est pas la première fois que des pédophiles s’introduisent sur la plate-forme, très populaire en Inde.
Amalgame
La mobilisation contre la pédophilie est d’autant plus forte que le Gayromeo est «le seul moyen à disposition d’un grand nombre d’hommes vivant dans le placard à cause de la pression sociale», explique Vivek Anand, président du Humsafar Trust, une organisation d’aide aux LGBT indiens. Une interdiction de ce type de site serait une catastrophe. «Ce serait malheureux qu’il soit utilisé pour faire l’amalgame entre la communauté gay et les pédophiles.» La police de Bombay a indiqué que Planetromeo était sous surveillance. «Nous collaborons étroitement avec des ONG qui nous alertent s’ils trouvent quelque chose de bizarre», explique Himanshu Roy, chef de la brigade criminelle de la ville. Il a dissipé les craintes concernant une possible fermeture du site: «Les tribunaux ont statué qu’il n’y avait pas de problème si deux adultes consentant se livraient à des actes sexuels.»
Le mois dernier, une autre affaire avait éclaté non loin de Bombay, dans la ville de Pune: des utilisateurs de Planetromeo avaient été la cible de chantage et de violences sexuelles par des individus rencontrés sur le site. Les victimes, qui n’étaient pas ouvertement gay, n’avaient pas osé porté plainte, note DNA India.