Un péril musulman, rom et gay à Milan

Menacés dans leurs bastions municipaux, Berlusconi et ses sbires monopolisent les médias pour tenter d'effrayer les électeurs. Y compris, bien sûr, en agitant l'épouvantail homosexuel.

La coalition de gauche semble bien partie pour emporter, ce dimanche, la mairie de la capitale économique de l’Italie. Menacé dans son bastion, Silvio Berlusconi a multiplié, ces derniers jours, les apparitions télévisées pour mettre en garde les électeurs lombards. Et tout est bon pour tenter de les effrayer, note «Courrier International». «Avec la gauche, Milan deviendra une ville islamique», a prévenu le Cavaliere dans une vidéo et un «bidonville de Roms», a prédit dans plusieurs interviews le président du Conseil. Ce dernier semble avoir totalement délaissé sa fonction pour s’investir à plein temps dans ce second tour des Municipales milanaises.

Le candidat de centre-gauche à la mairie Giuliano Pisapia – selon Berlusconi un sympathisant des Brigades rouges – prépare même un destin encore plus funeste pour la ville. Selon «Libero», un quotidien fanatiquement pro-Berlusconi, il «fera de Milan la Mecque des gays». Reprenant une interview donnée à une revue gay, l’éditorialiste du journal affirme que Pisapia a pour ambition de transformer l’office du tourisme de la ville «en office LGBT». «Le Palais Marino (la mairie, ndlr.) sera une sorte de Camp David pour réconcilier les communautés LGBT et arabo-islamique, qui se regardent en chien de faïence.» L’épouvantail homosexuel est agité au même moment à Naples, qui risque également de basculer à gauche par Carlo Giovanardi. Ce secrétaire d’Etat, qui s’est récemment illustré en estimant qu’une pub gay-friendly d’Ikea «violait la Constitution» (!), prévient que le candidat de gauche, s’il s’empare du pouvoir, «discriminera les familles avec enfants en faveur des tapettes, des homos et des transexuels.»