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C'est plus le moment de draguer sur la Place Tahrir

Au cœur de la révolte populaire en Egypte, un jeune gay de 22 ans rapporte son espoir en une libéralisation du régime sur un blog devenu un hit sur la Toile.

Il se fait appeler «IceQueer». Cet apprenti médecin égypto-marocain de 22 ans tient depuis 2008 un blog sur la vie gay au Caire. Comme beaucoup de jeunes de la capitale, il est allé manifester pour la démocratie aux premiers jours de la révolte, dès le 25 janvier. Dans une interview par le site Gay Middle East, il explique qu’il n’était de loin pas le seul gay sur place. «Trois de mes amis ont été détenus par la police ce jour-là. Ils ont été libérés le lendemain. C’est tout de même marrant de la part d’homosexuels égyptiens qui ont d’habitude tellement peur de la police», remarque IceQueer. «J’étais heureux que ces trois mecs se fassent arrêter pour une grande cause comme ça.» Il reconnaît toutefois qu’on est encore loin du moment où les manifestants pourront chanter des slogans contre la répression des gays et des lesbiennes. «On ne peut pas demander de nombreux changements qui ont des effets différents sur les gens. Déjà réclamer la liberté et la chute du régime ébranle tout le pays, alors imaginez ce qui se passerait si l’on demandait des droits pour les LGBT?»

IceQueer insiste sur les perceptions diverses de l’homosexualité au sein de la société: «Cela va du conservatisme profond au libéralisme extrême. Mais l’exposition au médias occidentaux via internet et la télévision a aidé beaucoup de gens à comprendre leur sexualité. Je vois déjà une nouvelle génération prendre beaucoup moins de temps à s’accepter dans sa sexualité que leurs aînés.»

«Atteinte à la morale et à l’ordre public»
L’homosexualité en tant que telle n’est pas interdite par la loi égyptienne, qui condamne par contre des homosexuels sous d’autres qualifications, telles que «débauche» ou «atteinte à la morale et à l’ordre public». «Le fait est que la plupart des policiers jouent avec la loi égyptienne et piègent les suspects en utilisant ces termes», explique IceQueer. «Et il y a aussi l’état d’urgence, qui permet aux policiers de rentrer dans un appartement sans mandat s’ils le souhaitent.»

En attendant, le bloggeur et ses amis ne croient guère à une islamisation du régime sous la houlette des Frères musulmans. Ils espèrent plutôt que les rassemblements marqueront le début de l’avènement d’un Etat laïc, qui permettra de reconnaître la diversité au sein de la société égyptienne. Ironie du sort, l’immense Place Tahrir est d’ailleurs bien connue comme un lieu de drague homo. «J’ai fait plein de blagues là dessus avec mes amis quand je les ai rencontrés dans la manif», rigole le bloggeur, «du genre ‘Il y a une semaine si je t’avais dit de nous rencontrer sur Tahrir et d’aller marcher vers le pont de Kasr El-Nil, tu aurais pensé que j’étais complètement chaudasse!’»