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Pas de vagues, dénonciation d’une école en crise

Pas de vagues, dénonciation d’une école en crise

S'inspirant de son propre parcours, Teddy Lussi-Modeste évoque, dans Pas de vagues, un professeur accusé à tort de harcèlement et qui tente en vain d'obtenir le soutien de sa hiérarchie. Des invitations à gagner!

Jeune professeur idéaliste, Julien (François Civil) est passionné par son métier. Soucieux de transmission, cet amoureux exigeant du langage aime l’illustrer en s’adressant directement à ses élèves. En l’occurrence à la timide et fragile Leslie (Toscane Duquesne), à qui il fait sans malice un compliment déguisé pour mieux expliquer le sens d’un mot difficile.

Mal lui a pris de ne pas avoir gardé la distance nécessaire. La chose est perçue comme un traitement de faveur par certains camarades, qui se mettent à ricaner. Mal à l’aise, un ressenti qui ne sera jamais remis en cause, l’adolescente accuse le prof de harcèlement et son grand frère bientôt le menace de mort.

La rumeur grandit, la situation dérape et s’emballe. Au bord du gouffre, Julien, par ailleurs homosexuel et vivant en couple (ce ne sera pas un gage d’immunité, contrairement à ce que dit une collègue), tente d’obtenir l’aide de sa hiérarchie. Mais paniquée par cet incident risquant de mettre le feu aux poudres, l’institution se contente d’attendre et de faire le dos rond.

Système hypocrite

Co-écrit avec Audrey Diwan (réalisatrice du remarquable long métrage féministe L’Evénement), Pas de vagues, à charge contre l’école publique en crise, est signé Teddy Lussi-Modeste, auteur en 2017 du Prix du succès. Il est inspiré d’un même douloureux épisode de son propre parcours d’enseignant. Bien que l’innocence de Julien soit donnée d’emblée, le cinéaste propose un film en mode thriller, sous tension, mais sans faux suspense et violemment dénonciateur. Du coup, l’important n’est plus seulement la question du harcèlement mais du manque coupable de soutien d’une administration scolaire à un homme en détresse, lâché de tous sur la base d’un malentendu et broyé petit à petit par un système hypocrite décrit avec soin.

Pas de vagues est porté de bout en bout par François Civil. À contre-emploi et à lunettes, loin du tombeur beau gosse, désarmant de naturel, il contribue largement à la réussite de l’œuvre. Même si on peut reprocher à Teddy Lussi-Modeste une tendance à l’éparpillement. À l’image de scènes parfois caricaturales, comme celles entre Julien et son compagnon, qui n’ajoutent rien à l’affaire.

Pas de vagues, de Teddy Lussi-Modeste (France, 2013), 1h32. Sortie dans les salles romandes mercredi 15 mai. À gagner par tirage au sort: 3×2 places pour le film. Inscrivez-vous!