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Mylène Farmer: des fans sans contrefaçon 

Mylène Farmer: des fans sans contrefaçon 
En concert en 2006 à Paris.

Deux chercheurs viennent de publier une sociologie de l’icône de la pop française, qui fédère autour d’elle toute une communauté, notamment gay.

Inclassable, à la fois populaire et élitiste, touchante et distante, Mylène Farmer compte parmi ces célébrités difficiles à appréhender d’un seul tenant. Mais qu’en est-il de ses fans? Pour répondre à cette question, les chercheurs Marielle Toulze et Arnaud Alessandrin viennent de publier Sociologie de Mylène Farmer, une enquête érudite et documentée qui dresse le portrait d’une fanbase passionnée et passionnante. 

«La plupart des fans de Mylène Farmer ont une quarantaine d’années. La moitié d’entre elleux est hétéro (majoritairement des femmes) et l’autre moitié est LGBTIQ+, surtout des hommes gays» expose le sociologue Arnaud Alessandrin. «Ce n’est donc ni le public majoritairement queer et plus jeune de Chris/Red ou d’Eddy de Pretto, ni celui de Johnny Hallyday, qui réunit plutôt des personnes hétéros plus âgées. Ce public ressemble davantage à celui d’Indochine», précise-t-il, ajoutant que Mylène touche toutes les classes sociales et embrasse différentes cultures, quoique les médias, de Têtu· aux Inrockuptibles, l’ont longtemps méprisée. Avant de lui offrir, récemment, un retour en grâce. 

«Les fans décrivent leur rapport à la chanteuse comme fusionnant avec leur propre parcours de vie. Elle les accompagne, elle les aide par des paroles et lors de ces concerts», poursuit Arnaud Alessandrin. Pour autant, iels ne sont pas passif·ve·x·s: «Non seulement Mylène construit autour d’elle une communauté qui s’entraide et se soutient, mais aussi qui crée un vocabulaire, des instants et des souvenirs communs, des soirées et de nombreux contenus – textes, remixes, fan art, etc.», signale le chercheur, précisant qu’en outre, les fans n’hésitent pas à donner leur avis et être critiques. «Même s’iels reviennent toujours à Mylène.» 

Pas militante, mais…

Mylène, c’est aussi une icône gay incontestable. Quoiqu’elle n’est pas militante et très loin des prises de positions des artistes queer de la génération Z, la chanteuse, explique Arnaud Alessandrin, s’est « inscrite superficiellement dans les luttes LGBTIQ+ en s’associant et reversant des fonds à des associations du lutte contre le VIH ou en s’exprimant en faveur du mariage pour tous·te·x·s.» Surtout, «elle offre un univers très référencé, très marqué par l’homosexualité masculine et tout son parcours est jalonné de collaborations avec des artistes gays.» Indubitablement, l’œuvre de Farmer, ses paroles et son esthétique fait écho. 

Aujourd’hui, même si le renouvellement générationnel de sa fanbase est un peu contrarié, Mylène Farmer continue d’inspirer tous les âges. On se rappellera du défilé anthologique «La nuit des 1000 Mylène» lors de la saison 1 de Drag Race France ou de la reprise de Désenchantée par les élèves de la Star Academy, en décembre 2023. 

Sociologie de Mylène Farmer, d’Arnaud Alessandrin et Marielle Toulze. Ed. Double ponctuation