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Scorsese dévoile un pan très noir de l’histoire américaine

Scorsese dévoile un pan très noir de l’histoire américaine
Leonardo DiCaprio et Lily Gladstone dans Killers of the Flower Moon

Avec Killers Of The Flower Moon, le réalisateur livre une exaltante fresque historico-politique. Épique, crépusculaire, captivante, elle réunit, pour le meilleur, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, ses acteurs fétiches.

Il avait logiquement fait l’événement à Cannes, en mai dernier. Entre western, film noir, enquête policière, suspense et grand spectacle, un Martin Scorsese très en forme nous offre une formidable et exaltante fresque historico-politique. Adapté du best-seller de David Grann La note américaine, le film revient sur un pan sombre et méconnu de l’histoire des États-Unis: les meurtres sordides commis dans l’Oklahoma des années 1920, dont furent victimes les Indiens Osages.

Dépossédée de leurs terres, cette communauté est parquée dans une réserve aride. Mais les Osages découvrent qu’ils sont assis sur une fortune colossale grâce au pétrole, qui fait bientôt d’eux le peuple le plus riche du monde par habitant. De quoi attiser la cupidité sans borne des Blancs, déterminés à mettre la main sur ce fabuleux pactole jaillissant à flots continus.

Edgar Hoover entre en scène

Un seul moyen pour y parvenir: couper les têtes. L’un après l’autre, les membres les mieux nantis de la tribu disparaissent, tués par balle, empoisonnés, victimes d’incendies ou de l’explosion de leur maison. Face à cette situation dramatique, Washington se décide à agir. Sous la direction du jeune Edgar Hoover, le FBI mène sa première enquête importante pour arrêter les serial killers. Mais le futur grand manitou du célèbre bureau doit s’associer aux Indiens en vue d’élucider cette abominable affaire criminelle.
 
Les recherches s’orientent rapidement vers William «King» Hale (Robert De Niro), un influent éleveur paternaliste et mielleux, qui a mis sur pied un redoutable système de mariages entre Blancs et Osages cousus d’or noir, pour mieux spolier ces derniers dont il se prétend le grand ami.


 

Un trio de choc

Fraîchement débarqué, son neveu Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), un vétéran de la Première Guerre mondiale fauché, vil et veule, lui prête volontairement et docilement main-forte. Sur les conseils du tonton, ce loser épouse la belle Mollie (Lily Gladstone), qui ne tarde pas à tomber gravement malade. Sous le charme d’Ernest, elle refuse pourtant de voir en lui une répugnante crapule.
 
Réunis pour la première fois chez Scorsese, les deux acteurs fétiches du cinéaste portent magistralement Killers Of The Flower Moon. DiCaprio excelle en salaud de la pire espèce sous ses airs de brave gars démentis par une lippe amère. De son côté, De Niro se montre particulièrement convaincant en dangereux mentor, raciste jusqu’à la moelle, aux tendances génocidaires et mû par un incommensurable appât du gain. Quant à Lily Gladstone, elle leur tient la dragée haute, dans son rôle de femme courageuse, amoureuse, mais dans le déni.
 
Récit, mise en scène, interprétation, photographie, reconstitution, tout concourt à la réussite de cette fresque de facture classique. Épique, crépusculaire, captivante, sous tension permanente, elle nous tient en haleine pendant près de 3h30. Ceci en dépit – petit bémol – de quelques longueurs dans la première partie.

À l’affiche dès mercredi 18 novembre