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Festival de Cannes: « Joyland» de Saim Sadiq décroche la Queer Palm

Festival de Cannes: « Joyland» de Saim Sadiq décroche la Queer Palm

Premier film pakistanais dans la sélection officielle, également primé dans Un certain Regard, il suit le cadet d’une famille conservatrice, qui tombe amoureux d’une danseuse trans dans un cabaret érotique.

Cette année, dix-sept longs métrages se disputaient la Queer Palm, créée en 2010. Le jury, présidé par Catherine Corsini, lauréate l’an dernier pour La fracture, l’a attribuée  à Joyland de Saim Sadiq. Le réalisateur était déjà fou de joie à l’idée que son film soit sélectionné à Cannes. Après une projection triomphale sur la Croisette et ces deux récompenses, il doit carrément marcher sur l’eau!

Saim Sadiq nous emmène à Lahore, dans une famille conservatrice, stricte et respectueuse des traditions où habitent Haider et sa femme. Sans boulot, ne jouissant d’aucune intimité, le benjamin se sent coincé au sein de cette smala. En plus il a constamment son père sur le dos, qui lui reproche de ne pas s’acquitter des tâches masculines, qu’il s’agisse de tuer une chèvre, d’empêcher sa femme de travailler, ou de lui donner un petit-fils. Et le somme de trouver un travail pour contribuer à subvenir aux besoins des siens.

Vivre librement sa sexualité

Un jour, Haider déniche un job dans un cabaret érotique et tombe amoureux de Biba, une performeuse trans aux dents longues et au caractère de cochon qui le prend dans sa troupe. Mais voilà qui ne lui simplifie pas une existence qu’il aimerait tant mener comme il l’entend.

Dans Joyland, qui est aussi le nom d’un parc d’attractions à Lahore, Saim Sadiq évoque  la façon de s’épanouir et de vivre librement sa sexualité dans un milieu fermé à des orientations différentes. Issu de la classe moyenne, le cinéaste s’est inspiré de sa propre famille et d’un théâtre près de chez lui, où il a découvert un monde finalement moins tabou qu’il l’imaginait. C’est ce qui l’a poussé à interroger le concept de désir, de masculinité, de féminité.

Cinématographiquement, ce premier long métrage tient davantage, en dépit de la folle ambiance au Théâtre Debussy, de la découverte que de la grande réussite. Ce n’est pas l’avis de Catherine Corsini qui, en décernant la Queer Palm à son auteur, a salué un film «extrêmement fort, représentant tout ce que nous défendons. Il va retentir dans le monde entier. Partout où il y a des interdits de l’homosexualité».

Dans la catégorie des courts métrages, au nombre de douze, le jury a décerné la Queer Palm au poétique «Will You Look At Me» du cinéaste chinois de 25 ans, Shuli Huang. Il était sélectionné à La Semaine de la Critique.