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Essentiel FIFDH

Pour sa quatorzième édition, le Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains renforce sa présence «hors les murs», multipliant ses liens avec de nouveaux lieux et acteurs genevois.

Nommée début 2015 à la tête du FIFDH, Isabelle Gattiker a repris le flambeau tenu jusqu’ici par Léo Kaneman, avec qui elle cofonda la manifestation en 2002. A 37 ans, cette fille de diplomate a déjà marqué de son empreinte un festival à l’aura grandissante. Grâce aux partenariats conclus avec des acteurs locaux, à l’investissement de nouveaux lieux de projection (hôpitaux, maisons de quartier, prisons) ou encore par une visibilité accrue sur les réseaux sociaux, la directrice et son équipe poursuivent une ambition viscérale: «devenir incontournable, faire que Genève vibre droits humains pendant dix jours». Pour y parvenir? «Je crois qu’il faut surprendre, sortir des discours convenus sur le sujet, proposer d’autres formes d’engagement, en multipliant notamment les points de vue et les langages artistiques.» L’édition 2016 du FIFDH, qui se tiendra du 4 au 13 mars, s’annonce d’ores et déjà essentielle. En voici quelques points forts.

Hors les murs
Après l’Hôpital de jour des HUG ou le centre de détention de la Roseraie en 2015, le FIFDH investira du 4 au 13 mars prochains plusieurs centres de migrants, comme les Tattes à Vernier ou les foyers d’accueil du GrandSaconnex et d’Anières. «Les lieux seront ouverts au public à l’occasion de projections gratuites autour du thème du sport comme vecteur d’intégration.» Focus inédit de cette édition, le sport fera aussi l’objet d’une soirée «un film, un sujet, un débat», avec la diffusion en première mondiale du documentaire de JeanLouis Perez, «Planète FIFA», suivie d’un débat en présence du chef de la rubrique des sports du Guardian, Owen Wilson, dont les révélations ont contribué à rendre publics les scandales internes à l’instance faîtière du football.

Plusieurs communes du Grand Genève collaborent à cette cuvée 2016 résolument tournée hors les murs de la traditionnelle Maison des arts du Grütli, et du Théâtre Pitoëff de Plainpalais, nouveau lieu central depuis 2015. Ainsi Chêne-Bougeries organisera une soirée autour du handicap et de la malvoyance tandis que Bernex accueillera des projections sur le droit des femmes, en collaboration avec l’Union des Paysanne et femmes rurales de la ville. «Le but n’est pas d’exporter le festival, précise Isabelle Gattiker, mais plutôt de travailler avec les personnes engagées localement, les associations et les services des communes partenaires». Et d’ajouter: «Ce qui me passionne, c’est d’investir de nouveaux lieux du paysage culturel genevois». Comme la Comédie de Genève où sera projeté «L’homme qui répare les femmes», de Thierry Michel. En compétition internationale dans la catégorie documentaire, ce film édifiant raconte le destin du Docteur Mukwege qui, depuis plus de vingt ans, recueille et soigne des femmes violées dans son hôpital de Bukavu au Congo. La projection sera suivie d’un dialogue entre cette figure hautement menacée dans son pays et Navanethem Pillay, ancienne Haut-Commissaire pour les droits de l’homme à l’ONU.

Tribune d’expression libre face au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, qui siège annuellement à la même période, le FIFDH s’efforce de lever les censures qui pèsent sur les violations à l’œuvre dans certains pays. Comme en Arabie Saoudite qui fera l’objet du premier débat officiel du festival. «Tout sauf un hasard, nous travaillons à ce niveau avec Human Rights Watch.» En écho aux débats sur l’asile en Suisse, l’équipe prévoit par ailleurs de consacrer une soirée à l’Erythrée à travers «Voyage en Barbarie». Un documentaire de Delphine Deloget et Cécile Allegra retraçant le parcours de survivants de camps de tortures situés dans le nord-est du Sinaï, une des voies empruntées par les Erythréens qui cherchent à rejoindre l’Europe. «L’Erythrée est un pays méconnu en Suisse, un des pires du point de vue de la liberté d’expression, où aucune caméra ne peut entrer et d’où les images ne sortent pas. Nous inviterons des personnalités exilées et discuterons des conditions de vie dans cet Etat-forteresse, ce qui permettra aux spectateurs de comprendre pourquoi les gens migrent.»

Parmi les grands cinéastes qui ont déjà confirmé leur venue à Genève figurent Nabil Ayouch, Amos Gitaï, et Brillante Mendoza. Tous trois concourront en compétition internationale dans la catégorie fiction. Le premier avec «Much Loved», un film sans complaisance sur la prostitution au Maroc, interdit au pays et qui valut à son auteur plusieurs menaces de mort. Le second viendra présenter «Le dernier jour d’Yitzhak Rabin», un thriller politique qui replace l’assassinat, en 1995, du Premier ministre israélien et Prix Nobel de la Paix dans son contexte politique, en mêlant reconstitutions fictives et images d’archives. Enfin, pour son treizième long-métrage, Taklub, le réalisteur Philippin s’est rendu sur les lieux ravagés par le tsunami provoqué par le typhon Haiyan, fin 2013. De ces villages grouillants et fantomatiques, il a recréé des récits de survie avec une véracité quasi-documentaire.

» fifdh.org

Hommage

fifdh-afficheLeila Alaoui, célèbre photographe franco-marocaine, a succombé à ses blessures le 18 janvier dernière à l’âge de 33 ans. Elle se trouvait au Burkina Faso dans le cadre d’une mission pour Amnesty International. Lors de l’attentat de Ouagadougou, elle était assise à la terrasse du café-restaurant Cappuccino où elle a été touchée par balles. Cette artiste engagée était reconnue dans son milieu professionnel, au Maroc, en France, en Suisse ainsi qu’au Liban, où elle vivait une partie de l’année.