La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai
Thonon-les-Bains

Roller Disco Pride

sam 25 mai, 17:00
Brigue

Regenbogenbombe!

sam 11 mai, 13:00
Lausanne
#Musique

Ventura Profana

ven 3 mai, 20:30

«Carol», magnifique mélo lesbien

«Carol», magnifique mélo lesbien

Le réalisateur Todd Haynes propose le plus beau film de la compétition vu jusqu'ici. Servi par une sublime Cate Blanchet et une Rooney Mara à l'allure fragile et au look délicat d'une Audrey Hepburn.

Si Gus Van Sant a énormément déçu avec son laborieux «Sea of Trees», d’un sentimentalisme larmoyant, son compatriote Todd Haynes, l’autre Américain en lice pour la Palme d’Or, nous emporte avec l’un des meilleurs films vus jusqu’ici en compétition. Sinon le plus beau. Adapté de «The Price of Salt», roman que Patricia Highsmith publia en 1952 sous le pseudonyme de Claire Morgan, Todd Haynes raconte dans «Carol» l’histoire d’un coup de foudre interdit dans l’Amérique puritaine des fifties.

Ouverture sur une scène montrant deux femmes discutant autour d’un verre dans un bar chic de la Big Apple. Puis un homme vient interrompre leur conversation intime… Petit retour en arrière et on se retrouve à la veille des fêtes sur la Cinquième Avenue. Cherchant un cadeau pour sa fille, Carol (Cate Blanchett) une riche bourgeoise new-yorkaise mariée en manteau de fourrure, rencontre Thérèse (Rooney Mara) une jeune et charmante vendeuse qui emballe les paquets au comptoir d’un magasin de jouets.

Des regards, et quelques mots suffisent

En pleine crise d’identité, timide et solitaire bien qu’elle ait un petit ami prêt à bâtir un avenir avec elle, Thérèse est subjuguée par la beauté, la liberté, la classe folle de cette femme plus âgée. Des regards, quelques mots et c’est l’étincelle. Une paire de gants oubliée leur servira de prétexte pour se revoir chez Carol, qui a toujours assumé ses relations lesbiennes, ce qui était alors loin d’être facile. Refusant le carcan familial, elle est sur le point de se séparer de son mari Harge, un banquier d’affaires dont elle a eu une petite fille.

Harge tente de la retenir mais se rend compte qu’il ne peut pas lutter contre l’attirance puissante que les deux éprouvent l’une pour l’autre. Pour punir celle qui détruit son univers, il utilisera ses préférences sexuelles pour obtenir seul la garde de l’enfant. Les menaces de Harge effraient Carol qui adore sa fille. Mais se retrouvant seule le soir de Noël et en attendant la bataille judiciaire qui se prépare, Carol propose tout de même à Thérèse une virée en voiture vers l’Ouest. Elles tombent follement amoureuses.

Mise en scène brillante et comédiennes formidables

Avec la complicité de son chef opérateur Ed Lachman, à ses côtés pour «Loin du paradis» (2002), qui évoquait déjà l’homosexualté et le racisme dans l’ambiance oppressante des années 50, Todd Haynes signe là un bijou de mélo à la Douglas Sirk. Bousculant les normes d’une société corsetée, jouant avec les différences sociales et sexuelles, il propose une mise en scène brillante pour un film à l’esthétique raffinée et à la reconstitution de l’époque soignée jusque dans les moindres détails.

Il est en plus servi par une magnifique Cate Blanchett dans la lignée des sublimes Lana Turner, Joan Crawford, Barbara Stanwyck ou Rita Hayworth. Face à elle Rooney Mara achève de nous séduire avec son allure et son look délicats rappelant irrésistiblement la fragilité d’une Audrey Hepburn.

Sortie prévue en Suisse romande: 2 décembre 2015

https://www.youtube.com/watch?v=Azts8KZfBpY