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Un siècle trans

Première du genre, l’«Histoire des transsexuels en France» retrace une histoire faite de talent, de courage et d’inventivité, sortie en librairie quelques jours avant le décès de l’icône transsexuelle Coccinelle.

Débutant à l’orée du XXème siècle avec le sexologue berlinois Magnus Hirschfeld, l’histoire des transsexuels s’achève – très provisoirement – sur un hommage aux militants trans d’aujourd’hui. Fruit du travail d’un jeune universitaire français exilé aux Etats-Unis, Maxime Foerster, ce petit livre instructif et vivant s’attarde sur des figures remarquables du siècle trans, notamment Marie-André Schwindenhammer, déportée au Struthof en 1943, qui créa dans les années 50 la première structure d’aide, initiée par et pour les transsexuels, ou le Pasteur Pierre Doucé, assassiné en 1990, dans son combat pour l’accueil de toutes les minorités sexuelles. Et bien sûr, Jacqueline-Charlotte Dufresnoy, alias Coccinelle, décédée le 9 octobre dernier, à l’âge de 75 ans, à laquelle Maxime Foerster consacre un chapitre entier: «Elle a été pionnière dans sa façon d’assumer son parcours et de donner une forte visibilité à la réalité du changement de sexe. Artiste exceptionnelle sur scène, dotée d’une belle voix, d’un corps magnifique et d’un sens de l’humour camp, elle avait aussi dans la vie de tous les jours un sens du scandale qui faisait le bonheur des journalistes et suscitait la curiosité des lecteurs. Ses mariages, ses caprices, sa première autobiographie ont été autant de moyens de poursuivre hors-scène sa carrière de diva et, à travers elle, de faire parler des transsexuels.»

Ruptures
Mais l’histoire des trans est aussi faite de ruptures – notamment entre l’univers des cabarets feutrés, incarné par Coccinelle, et l’activisme post-68: «Il y a une rupture au sens ou politique du terme, précise Maxime Foerster, car se produire sur scène la nuit est un acte artistique, tandis que les Gazolines, en se ‘produisant’ dans les rues de jour font un acte politique en réclamant le droit de vivre librement et dignement leurs identités de genre.» De fait, Maxime Foerster conclue son ouvrage sur un chapitre consacré au combat contre la transphobie. Est-ce donc une histoire «engagée» qu’il a souhaité écrire? Résolument, répond-il: «Mon travail ést autant un travail d’historien que de militant. Un des objectifs de cet essai est de présenter les aspects politiques de la question transsexuelle, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai été touché et honoré par le geste de [l’ancien ministre et sénateur, ndlr.] Henri Caillavet qui a accepté de préfacer le livre en rappelant aux hommes politiques leur responsabilité dans la lutte contre la transphobie. Puisse-t-il être entendu!»

«Histoire des transsexuels en France» par Maxime Foerster, éditions H&O, 2006

«L’histoire des FtM est plus difficile à écrire»

Plusieurs fois championnes d’athlétisme dans les années 20 et 30: Violette Morris subit en 1929 une mastectomie qui remet en cause son inscription à la Fédération féminine d’athlétisme et donne lieu à un procès retentissant. C’est une des rares personnalités «FtM» (femmes devenant hommes) évoquées dans «L’histoire des transsexuels»: «L’histoire des FtM est peut-être plus difficile à écrire, explique Maxime Foerster, car les archives font la part belle aux MtF (hommes devenus femmes)… Dans l’écrasante majorité des associations trans, il y a plus d’adhérents MtF que FtM. J’ai quand même tenté, de Violette Morris à Tom Reucher, de prendre en compte la trajectoire et la spécificité des FtM. Si le cabaret fut une voie d’élection pour les MtF, on constate par exemple que la carrière sportive fut au contraire préférée par les FtM.
H&O Editions
Le site de Coccinelle