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Le Mapping Festival sonde nos sens

Evénement hybride situé aux confluences des cultures numériques, le Mapping Festival célèbre jusqu'au 1er juin son dixième anniversaire.

Derrière son apparence ludique et son côté bobo geek, le Mapping reste un laboratoire incontournable pour tous les adeptes et les curieux des techniques de l’audiovisuel mises au service de la pensée et du dérèglement des sens. Audiobidouilleurs, plasticiens du photon, gagas de l’hologramme, fous du beat et architectes du vide donneront vie, dix jours durant, à ce que Michel Foucault appelait une hétérotopie. Soit une localisation spatio-temporelle de l’utopie où se juxtaposent des expériences incompatibles dans l’espace réel. Expériences qui véhiculent à l’intérieur de la société où elles puisent leur énergie, une image en négatif de ce que cette même société génère comme modèles de conduite et échelles de valeurs.

Les incontournables
Outre les DJ’s et maîtres du clubbing, dont plus aucune manifestation artistique ne se passe (la fête-exutoire faisant office d’antichambre à l’empire de la consommation), le festival reconduira notamment sa formule dédiée aux professionnels. Avec six «workshops » dévolus à la transmission de savoir-faire dans les domaines du mapping LED et vidéo, de l’art génératif, de la programmation de modules et du design scénographique. Fidèle au découpage thématique qui fit le succès de l’édition 2013, la cuvée 2014 accueillera également son traditionnel VJ Contest international (vendredi 30 et samedi 31 mai) dans l’antre du Spoutnik.

Des conférences (sur le détournement des technologies vidéoludiques, le 27 mai à la HEAD), des projections de films (sur le rapport entre artistes et nouvelles technologies) et de nombreuses performances égraineront cette nouvelle programmation. À signaler parmi elles: la traditionnelle session de mapping architectural qui se projettera cette année sur un bâtiment à l’esthétique seventies du quartier de Pont-Rouge, bâtiment d’ailleurs voué à disparaître dans le cadre du redéploiement urbanistique de cette zone. Généré live et in situ, ce show visuel et sonore sera orchestré par le collectif français «1024 architecture», qui fit ses débuts au Mapping en 2005. Mais s’il y a un domaine de l’expérimentation artistique qui promet beaucoup cette année, c’est sans aucun doute celui de l’installation.

Potentialités
L’expérience hallucinatoire est communément associée à l’ingestion de substances. Mais on peut très bien y accéder par un jeûne prolongé, une lecture de pièces du poète visionnaire William Blake, ou une expérience esthétique. L’artiste hollandais Matthijs Munnik, formé dans les académies de Groningen et de La Haye, s’inscrit dans cette longue tradition de recherches sur les effets hallucinatoires, notamment à travers es stimulations lumineuses sur le cerveau (effet flicker, Dream Machine).

plein les yeux
Ses «Citadelles», sortes de grandes armoires à surfaces luminescentes, génèrent un effet acoustique et visuel entraînant une surcharge sensorielle chez le spectateur. Pour s’adapter, la rétine réorganise alors cette masse d’influx en une série de formes géométriques et de fractales qui innervent le cerveau humain et créent un effet d’hallucination. Pur produit de l’oeil du spectateur, ce phénomène, insaisissable à travers une caméra, sera à découvrir au Bâtiment d’art contemporain, QG du Festival. Autre artiste explorant l’univers de nos perceptions: le Français Christian Delécluse, qui enseigne à l’École Spéciale d’Architecture de Paris. Aficionados de l’art numérique, son projet «Innerspace» utilise les potentialités hypnotiques de la lumière et du son pour questionner la formation des perceptions chez le spectateur. Ce dernier, invité à regarder dans un espace modulé aléatoirement par des faisceaux lumineux et des sons produits par Diemo Schwartz (et le logiciel «catart» qu’il a créé), traverse divers stades de perception sensorielle (chaos formel, ordre géométrique), l’incitant tantôt au contrôle, tantôt au lâcher prise. Enfin, il ne faudra pas manquer l’artiste suisse Zimoun dont les architectures sonores constituent de puissantes expériences immersives. Conjuguant son obsession pour l’aspect répétitif de la mécanique et une fascination pour les objets du quotidien, ses constructions minimalistes mettent en tension les modèles ordonnés du modernisme et les forces chaotiques de la vie. Pour cette dixième édition du Mapping festival, il sera associé à l’excellent duo Delgado Fuchs, dans le cadre d’un projet intitulé «A normal working day».

» mappingfestival.com