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Connan Mockasin, prince peut-être

Le Néo-Zélandais bouscule les codes de la pop indépendante avec un premier album d’une beauté trouble et languide. Rencontre.

Peut-être. Connan Mockasin se plaît à afficher son indécision comme une seconde nature ; chassettes blanches et mocassins noirs façon Michael, péroxyde en bataille dans les cheveux, quelque part entre Kurt Cobain et Justin Bieber. A moins que ce ne soit l’effet du soleil de Nouvelle Zélande, où il est né il y a 28 ans? Sa musique, elle, se nourrit d’antipodes. Un royaume tête à l’envers, génialement évaporé, où une voix tout droit sortie d’une enfance bravache vogue au-dessus de guitares languides et de rythmiques effleurées par des seventies revenues en grâce.

Débarqué à Londres il y a 6 ans, «avec deux dates de concert comme seule garantie», Connan est retourné aux bercail pour enregistrer «Forever Dolphin Love», un premier album qui fait perdre son latin aux commentateurs les plus érudits de la scène alternative. «Je dormais devant la maison familiale, sous tente. Enregistrait la journée, pendant que mes parents étaient au travail. J’ai joué la plupart des instruments moi-même en utilisant très peu de matériel, un seul micro, quelques amplis, un vieux programme PC. Maman s’est montrée très encourageante.»

Poésie bricolée
De ce petit village bercé par l’océan immense, Connan a mis quelque chose dans sa musique. Une réminiscence du jardin de son enfance, transformé en terrain d’expérimentation par lui et ses frères. «On récupérait tous les déchets qu’on trouvait pour essayer de fabriquer des montagnes russes ou des trains fantôme de fortune. J’ai toujours été fasciné par le carnaval, le monde forain. La plupart du temps, ça ne marchait pas. Mais Maman s’est toujours montrée encourageante.»
Poésie bricolée, chansons comme des cabanes maladroites, perchées dans les branchages d’une forêt psychédélique, «Forever Dolphin Love» échappe à toute classification et tout effet de genre. Il y a là un peu de la douceur des films de Myazaki, qui témoignent de la fascination de Connan pour un Japon fantasmatique; un peu de «Daisy», aussi, le prénom qu’il exige de porter à l’âge de 4 ans, lorsqu’il décide de se faire fillette pendant quelques mois, au grand étonnement de sa famille. «Je pense que moins on en sait, mieux on fait les choses.» Et mieux on les vit ? Connan Mockasin, c’est un peu la maîtrise par hasard, voire l’inspiration qui s’ignore. Pour mieux rêver d’innocence. «La naïveté est une des rares choses en lesquelles je croie. Peut-être.»

Connan Mockasin, «Forever Dolphin Love» (distr. Disques Office)

(Article paru dans le magazine 360° de septembre 2011)

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