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Eric Zemmour, le zéro pointé

Eric Zemmour, le zéro pointé
@Belkasmi

Candidat à la présidentielle, Eric Zemmour se réclame d’un bonapartisme saveur nationalisme ethnique et diffuse son glaçant projet de société sur tous les plateaux de France (et d’ailleurs). C’est le moment de faire son Quotient Queer.

Symbole de la droitisation effroyable de la scène politique française, le polémiste et nouveau candidat à la présidentielle continue sa campagne sous forme de tournée européenne. De passage à Genève les 24 et 25 novembre 2021, la facture s’est révélée salée pour les contribuables suisses… 322 000 francs! Ils ont notamment été investis dans sa protection policière durant son séjour. Une somme rondelette pour celui qui multiplie les propos LGBTphobes, entre une tirade islamophobe et une fakenews historique dont le récit hallucinant ferait même pâlir Trump de jalousie.

Un passage devant la justice pour des propos LGBTphobes

Le polémiste, se targuant de prôner un respect absolu des institutions à la française, n’en mène pas large quand il s’agit lui-même de respecter la loi. Renvoyé en correctionnelle en novembre 2021 après une plainte de l’association Stop Homophobie, le tribunal de Paris a annoncé vendredi 14 janvier qu’il serait jugé en mai 2023 pour diffamation aggravée. Le 15 octobre 2019, il avait déclaré: «On a des caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société parce qu’on va avoir des enfants sans père…Et je viens vous dire que c’est une catastrophe, ils vont faire payer leurs caprices par tous les autres Français», disait-il en toute décontraction sur le plateau de Cnews. Au passage, nous sommes ravi·e·x·s d’apprendre que l’on compte désagréger la société.

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Le fameux lobby LGBT qui détruirait l’école 

«Les militants LGBT n’ont rien à faire à l’école», explique le candidat sur son compte Twitter. «Dès la rentrée prochaine, nous referons de l’école l’instrument de l’assimilation à la française et nous chasserons des classes de nos enfants le pédagogisme, l’islamo-gauchisme, et l’idéologie LGBT!», continue celui qui a l’air d’oublier que ce genre de politique est déjà celle mise en place par le Ministère de l’Education Nationale depuis cinq ans. Jean-Michel Blanquer fustige par exemple l’écriture inclusive et dénonce le mystérieux «wokisme» qui s’infiltrerait dans les manuels scolaires. A croire que les discriminations multiples et exponentielles auxquelles les élèves LGBTIQ+ font face au sein des écoles françaises (et qui appelleraient logiquement à la mise en place d’un programme adapté) n’émeuvent que très peu l’homme qui se targue pourtant de vouloir «protéger les enfants».

1/10

Une déclaration de guerre à peine dissimulée

Eric Zemmour a lui-même théorisé dans son livre vouloir faire naître sa «reconquête» à partir de l’organisation mort-vivante La Manif pour tous, qui a fait ses classes en 2012 sur une opposition massive au mariage pour tous. L’auteur, dont la laideur du style littéraire rend honneur à l’ignominie des idéologies qu’il défend, y considère que «le pacifisme» du mouvement «a été sa plus grande faiblesse»…On en viendrait presque à entendre un appel aux familles catho-bourgeoises de défiler avec des fourches et des torches. Peut-être serait-ce le bon moment de rappeler à celui qui se veut le garant du respect de l’autorité qu’en France, l’incitation à la violence est punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (47 500 CHF).

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Le mariage pour tous (mais pas pour tout le monde non plus)

Ce n’est une surprise pour personne: Eric Zemmour se positionne contre le mariage gai. «Les homosexuels ont évidemment le droit de vivre comme ils veulent. Quand je parle de LGBT, je parle de minorités organisées qui font pression pour obtenir des évolutions de société qui sont à mes yeux néfastes». Vivons donc comme nous le voulons, mais n’oublions pas de ne surtout pas réclamer ni droits ni justice sociale, de ne pas nous marier, de ne pas faire d’enfants, de ne pas faire de bruit, et puis tant qu’à faire, n’accaparons pas trop l’oxygène des braves hétérosexuels cisgenres non plus… Liberté, égalité, fraternité, vous avez dit?

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Vous reprendrez bien un peu de transphobie? 

Après les homosexuel·le·x·s et dans un élan d’inclusivité courageux, le candidat s’en est évidemment aussi pris aux personnes trans*: «Vous avez vu que la mode aujourd’hui, ce n’est plus les gays, ce n’est plus les lesbiennes, maintenant c’est les transsexuels [sic]!», fulminait-il en référence à l’affaire de la petite Lilie, 8 ans, qui s’est vue refuser son changement de prénom à l’état civil. Il déplore: «On pousse la barbarie jusqu’à demander à des enfants s’ils se sentent garçon ou fille!». Barbarie, un substantif bien fort quand on pense que celui qui l’utilise n’a aucun problème à appeler à la guerre civile à chacune de ses apparitions médiatiques.

1/10

Résultat: -10000/10. Une note que la rédaction juge même quelque peu surestimée, au regard de l’énergie que met le polémiste dans la déshumanisation constante et méticuleuse des personnes LGBTIQ+. Une médaille tout de même, pour lui remonter le moral: celle du cancre de la décennie. 

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