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Caitlyn Jenner, le grand écart

Caitlyn Jenner, le grand écart
Photo: Tinseltown

Candidate au poste de gouverneure en Californie, républicaine, pro Trump, opposée aux personnes trans* dans le sport féminin, Caitlyn Jenner n’a pas peur de mettre les pieds dans le plat. C’est le moment de calculer son Quotient Queer. 

Quelle trajectoire que celle de Caitlyn Jenner! De championne olympique de décathlon et détentrice du record du monde en 1976, à icône trans* au moment de son coming-out trans* ultra médiatisé en 2015, le chemin aura été long. Après le sport et la téléréalité (L’Incroyable famille Kardashian), l’Américaine se lance en politique à 71 ans et brigue le poste de Gavin Newsom, l’actuel gouverneur de Californie. Si elle remporte l’élection, elle deviendra la première femme trans* à occuper cette fonction. Une victoire peu probable au vu des bourdes qu’elle ne cesse de commettre.
 
Couverture historique de Vanity Fair
Le 23 avril 2015, Bruce Jenner fait son coming out trans* à l’âge de 65 ans dans une interview très attendue sur la chaîne ABC. S’ensuit une médiatisation sans précédent de sa transition, qui aboutit le 1er juin à la couverture historique de Vanity Fair sobrement intitulée «Call me Caitlyn», sur laquelle l’ancienne athlète pose façon pin-up, dans un corset virginal. Acte fort et prometteur pour la communauté trans*, dont elle devient porte-parole sans vraiment le vouloir, plutôt préoccupée par ne «surtout pas ressembler à un homme en robe». Il n’empêche qu’il fallait une sacrée dose de courage pour assumer aussi ouvertement sa transition.

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Mariage presque pour tous
Après un démarrage en fanfare, Caitlyn se prend les pieds dans le tapis. En septembre 2015, elle s’exprime sur le mariage égalitaire à la demande d’Ellen DeGeneres. «Je dois admettre qu’il y a 15 ou 20 ans, quand la problématique du mariage gay est apparue, j’étais contre, reconnaît-elle. Je suis traditionnelle. Le mariage a toujours été entre un homme et une femme.» Avant de nuancer: «Le temps a passé et je ne veux surtout pas être un frein au bonheur de quiconque. Si le mot mariage est à ce point important, je peux l’accepter.» Et la présentatrice, mariée à l’actrice Portia de Rossi depuis 2008, de lui rappeler: «Il ne s’agit pas que d’un mot. Le mariage c’est le mariage. Et l’équité c’est l’équité.» Caytlin acquiesce du bout des lèvres, avant d’éluder complètement la question de son orientation sexuelle post-transition. Une position incompréhensible.

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Chirurgie
On peut être réac’ et avoir de l’humour. Lorsqu’elle est attaquée au sujet de sa chirurgie de réattribution sexuelle, Caitlyn ne se démonte pas. «Laissez-moi vous rappeler que «ça» a engendré Kylie Jenner, la plus jeune milliardaire de l’Histoire à s’être faite toute seule, annonce-t-elle très pince-sans-rire sur le plateau de Comedy Central au mois de septembre 2019. «Ça» a aussi créé Kendall Jenner, le modèle le mieux payé du monde. J’ai élevé dix enfants. J’ai bientôt vingt petits-enfants. Alors non, je ne l’ai pas coupé. Je l’ai mis à la retraite!» Pour le coup, c’est le sifflet qu’elle leur a coupé.

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Faites ce que je dis…
«Je m’oppose aux garçons biologiques trans* qui participent à des sports féminins à l’école. Ce n’est tout simplement pas juste. Et nous devons protéger le sport des filles.» Cette récente tirade confiée à un journaliste de TMZ n’est pas passée inaperçue. D’autant que cette année aux États-Unis, cinq États ont déjà adopté des lois ou mis en œuvre des décrets limitant la capacité des jeunes personnes trans* à faire du sport ou à recevoir certains traitements médicaux. Ajoutons à cela que le Comité International Olympique se penche sur la question depuis 2003 et que la participation des athlètes trans* aux compétitions féminines est déjà très encadrée, notamment par des tests prouvant que le taux de testostérone ne dépasse pas le seuil de 10 nmol/L de sang, minimum un an avant la date de la compétition. Complètement à côté de la plaque, Caitlyn.

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Trump: je t’aime moi non plus
Après son soutien inconditionnel à Donald Trump, l’ancienne athlète déchante et avoue sur FoxNews que sa loyauté ne va ni à Trump ni au parti républicain mais à sa communauté. Elle a voté Trump mais il l’a déçue durant ses 100 premiers jours, notamment sur la question des droits LGBTQ+. 
En 2018 elle déclare s’être trompée en votant pour lui, en raison des attaques du président envers la communauté transgenre. 
En 2020, elle retourne encore sa veste. Malgré les septante et une mesures anti transgenre et/ou LGBTQ+ prises par l’administration Trump, elle réitère son soutien à l’ex-président au cours d’une interview avec Sean Hannity: «Ce que j’ai aimé chez Donald Trump, c’est qu’il était un perturbateur, annonce-t-elle. Il est arrivé et a secoué le système. Il a fait des choses avec lesquelles je n’étais pas d’accord sur les questions relatives aux personnes transgenres et LGBTQ+, mais il a fait de bonnes choses». Chez 360° c’est Caitlyn qu’on a envie de secouer très fort.

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RÉSULTAT: CANCRE ET DEMIE
Une note désastreuse assortie au tempérament de girouette égoïste dont fait preuve Caitlyn Jenner. Bêtise ou opportunisme? Le débat reste ouvert.

4.2

Barème du QQ

1 hostile
2 méprisante
3 indifférente
4 opportuniste
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7 alliée
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9 très engagée
10 militante