Genève

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Un prozac dans ma bière

Un prozac dans ma bière

Les vagabondages noctambules et pédés d’Allegra Spirine, envoyée spéciale dans le dédale interlope des villes suisses. Ce mois-ci: Bâle n’est plus un trou!

Il est des nuits qu’on dirait prescrites sur ordonnance, se surprenait-on à penser sur le «We don’t play guitars» des Chicks on Speed particulièrement couillu en basses que venait de balancer David dans la cave de l’Hirscheneck, au plus grand dam des gentilles Bâloises qu’on avait jusqu’alors caressées dans le sens du poil à grands renforts de revival Snap, KLF et consorts. Etrangement, les bim, bam, bom des 90’s se mariaient merveilleusement au pim, pam, pom des Chicks, bien que les sugar babes de la troisième ville de Suisse ne parvenaient pas encore à s’en rendre compte et commençaient à protester mollement au-dessous de la cabine DJ où l’on ricanait de bonheur en éclusant quelques vodkas sèches qui n’étaient pas sans nous rappeler les premières nuits de tâtonnement de Chez Brigitte à Genève, en un temps que les moins de vingt ans, etc, etc…
Telle la vieille dame qui marchait dans la mer, on traversait alors la foule compacte qui mimait des flots méditerranéens avec force gel et coupe à la Beckham il y a cinq ans, délicieusement ivre, à peine maintenue par les multi-couches de notre Morning After Rescue Gel, et l’on se dirigeait vers le bar pour féliciter Markus et sa bande estampillée Bjorn pour cette magnifique soirée qui marquait les trois ans des désormais mythiques Upsala, strictly heterofriendly parties…
On repoussait avec un sourire, mais non sans une légère érection, Walter, grand brun au yeux de charbon qui avait entrepris de lécher l’otarie imprimée sur notre t-shirt Analogon, et l’on regagnait la cabine où continuait d’officier un David plus sauvage que jamais. Sur un dernier «Fashion rules», on remerciait le bon docteur Basel pour cette médication aussi entêtante que glamoureusement alternaïve avant de s’embarquer dans un taxi direction Saint-Jacob.
Le lendemain, on brunchait tardivement à Fumare, Non Fumare en attendant David. Les Gasosa tessinoises que servait le petit bar d’Unternehmen Mitte nous rappelait alors l’été de jade passé au Val Verzasca et l’on dédicaçait cette pensée émue à S. dont le souvenir de l’humour et de la tendresse réchauffait notre ventre d’un plaisir caniculaire. Quelques Unser Bier plus tard, on joignait L. sur le portable qui promettait d’être en gare de Bâle en fin de journée, et l’on réservait une table au Lily’s sur les conseils d’Elvys. On promettait ensuite à Walter, à qui on se rappelait plus avoir transmis notre numéro de portable, de passer le mercredi suivant au nt*/areal pour une Macker Massaker, où devait officier dj Eke, prince de la house qui savait comme personne nous replonger dans le dédale aujourd’hui fermé du Tabasco florentin, où Jean-Pascal nous avait autrefois donné notre premier cours de gymnastique anale.
Agréablement fouetté par la bise froide qui faisait gicler effrontément le Rhin jusque sur notre visage, on se disait que Bâle conserverait toujours ce charme à la fois provincial et hautain que l’on avait appris, avec les années, à apprivoiser comme une parente lointaine de la bourgeoisie alémanique, éduquée dans le respect protocolaire du français comme marque d’élégance et d’éducation. On se promettait alors d’inculquer quelques règles de savoir-vivre à l’arrogante jeunesse lausannoise dès notre retour en leur expliquant que sourire, c’est pas grave, rire moins encore, et qu’il y a une vie après le Holmes Place et les Jungle…
On arrivait en retard aux before du Baragraph où Gérald et Lou avaient déjà commencé de faire résonner les gloussements radieux du bonheur d’être folle et en vie. On avouait à Lou combien son show nous avait manqué la veille à la Upsala avant d’apprendre, rassuré, qu’il se produirait, plus Georgette Dee que jamais, lors du Tuntenball du 25 décembre. On prenait ensuite quelques nouvelles de Myriam, retournée à Berlin depuis que sa tournée avec Brook avait capoté suite à la débâcle financière du théâtre de la Kaserne.
En sortant pour récupérer L. à la Hauptbahnhof, on apercevait l’hôtel des Trois Rois et l’on se réjouissait d’à nouveau écluser quelques coupes et de médire en compagnie de Pierre K. sous la véranda du palace en surplomb du Rhin, que le mois de juin rendrait à nouveau praticable pour Art Basel.
Nena susurrait son «Lass mich dein Pirat sein» dans les écouteurs quand on apercevait L. dans le hall de la gare, coquettement moulé d’or et de jais, le cou ceint de perles noires, impossible éphèbe d’un temps à la fois révolu et à venir. En passant devant le Sommercasino pour rejoindre Saint-Jacob où nous attendait une coupe de champagne, on se réjouissait de constater que la jeunesse bâloise avait repris en main la salle longtemps restée endormie pour la faire résonner d’un improbable mélange de trance et de hip-hop.
On finissait sagement la soirée au Wine Bar que l’équipe d’Unternehmen Mitte avait installé dans l’ancien bureau du directeur de la Volksbank transformée depuis la disparition de l’institution bancaire en îlot de plaisir et de paresse.
Dans le train de retour, encore groggy de ce week-end passé dans le paradoxal confort de la bourgeoisie alternative, on se lovait contre ces instants de sérénité, délicieusement renforcée par une ville dont on garderait la générosité comme un signe prémonitoire à jamais.

Adresses:
Hirscheneck (aka Hirschi)
Lindenberg 23
:
Upsala, the strictly heterofriendly party
Tous les deux mois environs, le vendredi dès 22h dans la cave, voir flyers.
Tuntenball
Tous les dimanches et veilles de jours fériés, dès 22h dans la cave.

nt*/areal
bar, lounge, musik
Entrée à l’angle Mattenstrasse/Erlenstrasse ou www.areal.org/lageplan:
Mittwochs schwullesbisches im nt*
Films, dîners, darkroom et autres joyeusetés thématiques tous les mercredis dès 19h dans le cadre enchanteur d’une ancienne gare CFF du 19e perdue au milieu de la zone franche ferroviaire.

Baragraph 4
bar
Petersgasse 4

Elle & Lui
Bar-restaurant
Rebgasse 39

Unternehmen Mitte
Gerbergasse 30