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Les dictons roumains de Rona Hartner

Après le succès de Gadjo Dilo, qui lui valut un Léopard de Bronze au Festival de Locarno en 1997, Rona Hartner s’installe à Paris. La comédienne et chanteuse sort en avril un album électro-tzigane, Boum Ba Clash, concocté avec la complicité de Dj ClicK. Rencontre.

Bien que Rona Hartner parle couramment le Rom et six autres langues, elle n’est pas tzigane et a dû gagner le respect de ce peuple avant de pouvoir s’en approprier la culture: «Gadjo Dilo, dit-elle, c’était un rôle avant tout. Mais aujourd’hui le personnage de Sabina me colle tellement à la peau que j’ai fini par être complètement assimilée par les gitans eux-mêmes.» Dans son appartement qui jouxte le Moulin Rouge à Paris, Rona Hartner vit entourée d’icônes: Christ, Vierge et autres Saints catholiques. Elle fréquente assidûment les lieux de culte de la capitale. «Le seul repère qu’on a, dit-elle, lorsqu’on arrive à l’étranger c’est papa, maman, Dieu et la Vierge Marie. Moi, ça m’aide à garder l’insouciance que j’avais en Roumanie. Là-bas, on chante fort, on parle fort, on rit fort! En France, forcément on dérange… et puis, la vie est 3500 fois plus chère. Pourtant, il faut sortir, se faire des amis, vivre et prendre des risques!»
Déjà populaire dans son pays, Rona Hartner est issue d’une famille d’artistes. Ses parents, peintres et mélomanes, l’ont toujours encouragée dans sa carrière et surtout élevée au son de Mahalia Jackson, Elvis, Janis et David Bowie… A Bucarest, elle joue au théâtre, tourne une douzaine de films et donne beaucoup de concerts. En 1996, elle chante pour la démocratie qui s’installe après la révolution. Quelques mois plus tard, elle se produit dans un stade, lors de la visite de Bill Clinton. Elle enregistre un album, mais son producteur renonce à le distribuer, sous le prétexte qu’elle est déjà trop connue. «Les Roumains sont tous fous, explique-t-elle. Mais, le concept d’échec n’existe pas chez nous!»
Alors, Rona taille la route et enchaîne les films, après Gadjo Dilo (Tony Gatlif): Les Grands enfants (Denys Granierdeferre), Je suis né d’une cigogne (Tony Gatlif), Mischka (Jean-Francois Stèvenin), ou encore Le Temps du loup (Michael Hanecke)… Entre temps, elle continue de nous faire vibrer sur scène, de son timbre de voix particulier. Après un single déjà collector, enregistré avec David Lynch, elle sort aujourd’hui un album électro, Boum Ba Clash: «Rona Hartner / Dj ClicK», sur le label français No Fridge. Les deux complices se sont rencontrés sur scène et leur «Jam session» a donné naissance au projet. Fidèle à sa carrière cinématographique, l’album se déroule comme une comédie dramatique, un scénario aux moments tragiques et festifs alliant couleur acoustique, arrangements et adaptations de titres folkloriques, ainsi que compositions jazz-world aux musiques électroniques: prises de sons d’un marché de Bucarest, ambiances de rue, sonnette du «Metrou», imitations de chants d’enfants, simulation de scènes de vie quotidienne…

Ouverture à l’Est
Rona Hartner est consciente du phénomène: «Grâce à Gadjo Dilo, dit-elle, il y a vraiment un look que je retrouve dans mon public. Romain Duris véhicule aussi une image forte dans le film. Mais ce n’est pas seulement une demande, il y a tout un courant qui se crée et peut-être avec l’ouverture des pays de l’Est, on commence à être plus réceptif à cette culture.» En effet, de plus en plus de festivals sont consacrés aux musiques tziganes: «L’été Gitan» au Cabaret Sauvage (Paris – La Villette), mais aussi «Sziget» sur l’île d’Òbuda à Budapest où l’on croisera probablement la tornade roumaine qui est déjà sur les routes de France. En voyage mais tout de même amoureuse de la France, Rona Hartner aimerait s’installer à la campagne avec ses parents. «Quitte à trouver une maison de trois étages pour jeter ma mère par la fenêtre au moins une fois par jour!, dit-elle en riant. C’est le minimum que je puisse faire pour eux. D’ailleurs, il y a un dicton roumain qui dit: « Si tu n’as pas de vieux dans ta maison, il faut t’en acheter un! »» Et quand on lui demande comment elle voit son avenir, elle répond sur le champ: «Comme Dieu voudra!»

Boum Ba Clash, Rona Hartner et Dj ClicK,
dans les bacs le 11 avril 2005.
Infos et dates de concerts: ronahartner.com & nofridge.com

» Emir Kusturica and the No Smoking Orchestra
Punk guinguette et musique des Balkans, les protagonistes appellent
ça «Unza Unza» et le résultat sur scène est d’une rare efficacité. Actuellement en tournée:
www.emirkusturica-nosmoking.com

» Goran Brégovic et l’Orchestre des Mariages et Enterrements
Avec Goran Brégovic, la musique tzigane est mâtinée de basses ragga. L’ex punk serbo-croate et compositeur des musiques de films d’Emir Kusturica, dont Arizona Dream, est aussi en tournée: www.goranbregovic.co.yu.

» Bratsch: «Free Bohemian Jazz»
Depuis 25 ans, le groupe Bratsch fonctionne selon le principe de plaisir, sans se laisser enfermer par des partitions, ce qui lui permet de donner des concerts à chaque fois uniques. Actuellement en tournée avec l’album Nomades en vol: www.bratsch.com

» Odjila: un cocktail balkanique
à boire cul sec!
Subtil mélange de guitares manouches et tziganes, de percussions orientales et du swing de la contrebasse, Odjila formé en 2000 est représentatif des mélanges et de l’évolution actuelle des musiques tziganes. Un nouvel album est prévu ainsi qu’une tournée d’ici à l’été: www.odjila.com

» La Caravane Passe
Entre musique des Balkans et rock alternatif, le groupe célèbre le «vrai-faux mariage de Sacha et Mona, un tzigane et une juive, originaires
du vrai-faux village de Plètchi». Là où La Caravane Passe, il y a
toujours des acrobates, des danseurs et des clowns… En tournée avec un nouvel opus, Go to Plètchi!:
www.lacaravanepasse.com

» Latcho Drom fête le King du Gypsy Swing
Actuellement en tournée avec le violoniste Florin Niculescu, le groupe Latcho Drom rend hommage à Django Reinhardt dans un spectacle intitulé Djangophonie, qui sera accompagné d’un CD éponyme à paraître courant avril: http://c.lartilleux.free.fr/ latcho%20drom.htm