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Sacrilège! Une messe en argot gay!

Un service religieux en polari, langue clandestine utilisée jadis par les homos britanniques, provoque des remous au sein de l'Eglise anglicane.

Depuis une dizaine d’années, février marque le Mois de l’histoire LGBT au Royaume-Uni. Il comprend un riche programme de commémorations, expositions et conférences traitant du passé des minorités sexuelles dans le pays. C’est dans ce cadre qu’une chapelle de l’université de Cambridge a célébré cette semaine une messe assez particulière.

L’Eglise anglicane avait donné son feu vert à cette célébration – apparemment sans savoir que ses organisateurs avaient prévu de «mettre un peu de queer dans la liturgie». De fait, la messe a été célébrée… en langue polari. Cet argot né à l’époque victorienne servait aux homosexuels pour se reconnaître entre eux à une époque où l’homosexualité était punissable, jusqu’à la fin des années 1960. Un parler unique, où l’on reconnaît du slang, du verlan, du yiddish et de l’italien de cuisine, qui est considéré comme une langue en danger par les chercheurs de cette même université de Cambridge.

Ces dernières années ont vu se déployer des efforts de préservation et de promotion de ce patrimoine linguistique queer. Une bible en polari a été publiée en 2003 par les Soeurs de la perpétuelle indulgence. «Glory be to the father, and to the son, and the Holy Spirit» y devient «Fabeness be to the Auntie, and to the Homie Chavvie, and to the Fantabulosa Fairy».

«Hautement regrettable»
La messe polarie a fait scandale au sein de la vénérable Eglise d’Etat. «Le contenu de ce service diverge de la doctrine et de l’enseignement de l’Eglise d’Angleterre, et c’est hautement regrettable », a commenté un responsable de la faculté. Selon la BBC, l’officiant était un prêtre en formation et l’assistance essentiellement composée d’étudiants en théologie.

Fin janvier, la Grande-Bretagne a adopté la «Loi Turing», du nom du mathématicien et héros de la Seconde guerre mondiale, mort en 1954 après avoir été arrêté pour homosexualité. La disposition accorde une grâce à plusieurs milliers d’homosexuels et bisexuels condamnés en vertu de lois qui réprimaient l’homosexualité jusqu’en 1967.