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Un mentor encombrant pour l'évêque de Zurich

Pourfendeur de l'ouverture envers la communauté LGBT, Mgr Eleganti a passé une quinzaine d'années dans une communauté sectaire intégriste dont le leader aurait été plusieurs fois condamné pour abus sexuels.

Vendredi dernier, la presse alémanique rapportait que l’évêque auxiliaire de Zurich, Mgr Marian Eleganti avait sommé le représentant de l’Eglise catholique zurichoise de cesser toute collaboration avec la communauté LGBT locale, et notamment de ne plus organiser de cérémonie oecuménique dans le cadre de la gay pride, qualifiée d’«événement de propagande». Aujourd’hui, le quotidien «Tages-Anzeiger» lâche une bombe en éclairant le passé trouble de ce même Eleganti.

Au début de son sacerdoce, le Saint-Gallois aurait vécu plus de 13 ans au sein d’une communauté intégriste clandestine. Le dirigeant de cette dernière était un prêtre à la réputation sulfureuse: Joseph Seidnitzer. Dans les années 1960, cet Autrichien avait été reconnu coupable d’abus sur des mineurs de plus de 18 ans (la majorité était alors fixée à 21 ans), et plusieurs fois emprisonné. Il attirait chez lui des jeunes hommes qu’il enivrait, avant de les forcer à se livrer à des actes sexuels.

«Pape des temps nouveaux»
Marginalisé au sein de l’Eglise, Seidnitzer crée, au milieu des années 1970, la communauté Priesterwerk. Le jeune Marian Eleganti, tout juste ordonné prêtre, y adhère. Peu après, la communauté est interdite par Rome et chassée d’Italie. Le futur évêque auxiliaire de Zurich suit toutefois Seidnitzer en Autriche, à Innsbruck. Il appartient alors, selon le «Tages-Anzeiger», au «premier cercle» de ce qui devient un véritable séminaire clandestin. De tendance ultraconservatrice, le groupe se met, en effet, à ordonner des hommes et des femmes prêtres et évêques, sous la férule d’un Seidnitzer autoproclamé «Pape des temps nouveaux».

Lors de sa désignation comme évêque, l’an dernier, Marian Eleganti a reconnu sa participation au mouvement de Seidnitzer. En mars dernier, il a prétendu, dans les colonnes de la «NZZ», tout ignorer de l’interdiction de Priesterwerk par le Vatican. Il n’a pas donné pas de détails sur son caractère sectaire, et moins encore sur la personnalité de son mentor, avec lequel il aurait rompu en 1990 (Seidnitzer est mort en 1992, après avoir été gracié par Rome). Interrogé sur ces années, Eleganti a toutefois confessé: «Je sais maintenant à quel point on peut, en cherchant la Vérité, faire vite fausse route.»