Berne balaie une motion contre les groupes LGBTQ+ à l’école
Le Grand Conseil bernois a sèchement rejeté jeudi une motion de l'UDF et de l'UDC exigeant la fin des interventions de l'association ABQ dans les écoles du canton.
Sabina Geissbühler-Strupler s’inquiète pour l’hétérosexualité des élèves bernois. Cette députée UDC et deux de ses collègues de l’UDF ont déposé l’été dernier une motion au Grand Conseil pour mettre fin aux interventions d’ABQ Schulprojekt dans les lycées. Depuis vingt ans, cette association mène des sensibilisations dans les établissements du canton.
L’élue estime que ces visites risquent de «déstabiliser» les ados dans une «phase de développement difficile». «Il est tout à fait normal que les garçons s’orientent alors davantage vers les garçons et les filles vers les filles. Ensuite, ces gens (ndlr: ABQ) viennent et suggèrent aux garçons qu’ils pourraient être homosexuels simplement parce qu’ils aiment jouer au football ensemble», explique la députée UDC de 70 ans au Bund.
Réponse au harcèlement
Pour Mirco Droz, président d’ABQ, ces interventions répondent avant tout aux problèmes de harcèlement et aux préjugés qui circulent parmi les jeunes. «J’aurais aimé avoir ça quand j’étais à l’école», explique l’étudiant de 25 ans.
La motion a été soumise au vote jeudi. Sans surprise, les cinq députés du parti évangélique ultraconservateur UDF ont voté pour, tout comme une vingtaine de leurs camarades UDC. La plupart des élus de ce dernier parti ont toutefois voté contre ou se sont abstenus. Dans la presse, Janosch Weyermann, conseiller municipal UDC à Berne et lui-même gay, s’était dit «choqué que de telles demandes dignes de l’âge de pierre soient toujours formulées aujourd’hui». La motion a finalement été balayée par 111 voix contre 27, avec 10 abstentions.