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L’autre côté du miroir

COMMENTAIRE - La Loi sur le partenariat enregistré (LPart) obtient un beau succès et ouvre une nouvelle page dans l’histoire des homosexuels en Suisse après plus d’un quart de siècle de luttes. Mais l’avenir est-il vraiment radieux pour les gais et les lesbiennes de ce pays?

Avec le vote historique d’une large majorité des Suisses, les homos de ce pays ont atteint un stade critique de leur histoire. Un militant gai genevois, ravi et ému, me disait hier que cette journée constituait pour lui l’aboutissement de 25 ans de luttes. A cette occasion, il se rappelait le radicalisme qui s’exprimait lors des premières marches homosexuelles dans les rues de Lausanne ou de Suisse alémanique au tout début des années 80. Force est de constater que des charges virulentes contre la famille et l’Etat de ces années-là jusqu’aux compromis de la LPart et son «offensive de charme» auprès du grand public, le mouvement homo s’est profondément métamorphosé.

Majorité politique
Aujourd’hui soutenus dans leur mode de vie par 58% de leurs concitoyens, les gais et les lesbiennes de Suisse sont sur un petit nuage. Ils appartiennent désormais non plus à une minorité sexuelle, mais rejoignent, en quelque sorte, une majorité politique (sinon morale). Or de ce passage de l’autre côté du miroir, on peut attendre de nouveaux dangers. Dans beaucoup de régions – et pas seulement chez les ultra-religieux – l’exaspération suscitée par le «politiquement correct» incarné par l’acceptation de l’homosexualité et les soupçons autour d’un soi-disant «lobby gay» manoeuvrant auprès des politiques et des médias, ont fait mouche. On peut craindre que ces arguments ne soient qu’à leurs balbutiements, et que cette hostilité croisse, portée par la droite populiste et trouvant de l’écho parmi les jeunes et les personnes peu politisées.

C’est ainsi qu’en Europe, un certain raidissement des opinions publiques a accueilli le débat sur l’homophobie, le mariage des homosexuels et bien sûr, l’épouvantail absolu, l’homoparentalité. Il faudra sans doute continuer à se montrer sans peurs, à expliquer simplement quelle est notre vie, comme l’a fait très judicieusement et dignement le Comité Oui au partenariat pendant cette campagne. Mais il faudra surtout, à l’avenir, continuer à écouter ceux pour qui l’homosexualité est encore un mystère.