«L’exclusion du don du sang ne doit pas être définie de manière idéologique»
En pleine pénurie de produits sanguins, la fédération nationale Pink Cross a lancé une pétition demandant la suppression du délai de 12 mois d'abstinence exigée des donneurs gay en Suisse.
La (première?) vague du coronavirus semble refluer, mais le problème de pénurie de produits sanguins demeure. Un peu partout dans le monde, les autorités sanitaires sont sous pression pour supprimer à cette occasion les restrictions visant indistinctement les donneurs homosexuels.
En Suisse, où les gays sont invités à ne pas donner leur sang à moins d’être abstinents depuis une année entière, la faîtière nationale Pink Cross a dernièrement lancé une pétition adressée à la Croix-Rouge suisse et à l’agence du médicament Swissmedic. Elle plaide pour des conditions d’admission uniformes pour tous les donneurs, quelle que soit leur orientation sexuelle, soit une relation monogame au cours des 4 derniers mois. «C’est tout à fait suffisant, car chaque don de sang est testé et une infection par le VIH est détectable au plus tard 6 semaines après l’infection du donneur.»
«Les critères d’exclusion ne doivent pas être définis de manière idéologique, conclut Pink Cross, mais doivent être scientifiquement justifiés. L’orientation sexuelle n’est pas équivalente à un comportement à risques.» Une motion parlementaire allant dans ce sens avait été rejetée en 2017, après que Swissmedic avait levé l’interdiction complète du don de sang par des hommes homosexuels. À l’époque, le Conseil fédéral avait souligné qu’il n’interférerait pas dans les décisions de l’agence.