Large consensus pour les droits des LGBT
Les futures avancées législatives pour les gays, lesbiennes, bi et trans suisses jouissent d'une confortable approbation dans l'opinion, révèle un sondage de l'organisation suisse des gays Pink Cross.
Présentée dans les éditions d’aujourd’hui du «Tages-Anzeiger» et du «Bund», l’enquête de Pink Cross fait état d’un remarquable consensus autour du mariage pour tous. Cette ouverture est soutenue par 69% des sondés, à peine deux points de moins que lors du précédent sondage, en 2015. Seuls 25% s’y opposent. L’approbation est forte dans toutes les classes d’âge, avec une proportion d’indécis et d’opposants qui augmente légèrement chez les aînés. Dans les partis, la majorité est écrasante à gauche, mais elle est aussi très nette chez les soutiens de l’UDC populiste (59% pour, 37% contre) ou chez les démocrates-chrétiens (PDC, 63% pour, 29% contre).
L’initiative déposée par les Vert’libéraux en 2013 a été approuvé par les deux chambres. Elle est à présent entre les mains de la ministre le la Justice Simonetta Sommaruga.
Adoption
Pink Cross a aussi sondé les Suisses sur la question de l’adoption de l’enfant du conjoint au sein des couples de même sexe, définitivement approuvée par le Parlement. Ce volet de la réforme de l’adoption, contesté sans succès par les milieux conservateurs, obtient 50% d’opinions favorables, contre 39% de défavorables. Un clivage apparaît entre hommes (46% contre) et femmes (58% pour). A noter également: une réticence plus forte chez les moins de 40 ans (pour et contre à égalité à 42%, 16% d’indécis). Sans surprise, une majorité des électeurs de l’UDC (59%) et du PDC (56%) se disent contre cette nouvelle loi.
Homophobie
Troisième sujet politique «chaud»: l’extension de la norme antiraciste aux LGBT. Cette proposition du socialiste valaisan Mathias Reynard est soutenue par 86% des sondés. Le principe de punir pénalement les insultes et discriminations homophobes s’impose partout, même à l’UDC (78%), dont certains barons ne se sont pourtant pas privés de critiquer une «atteinte à la liberté d’expression».
L’enquête a été réalisée par l’institut GFS Zurich auprès de 1011 personnes en avril-mai 2016.