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«Comme tout le monde», vraiment?

Tout le monde ne se reconnait pas dans le slogan de la Pride 2013. Coup de gueule sur un message interchangeable et normalisateur à outrance.

Comme tout le monde, ça vous excite? Le trend, le mouv’, le must, la tendance du moment, ce que nous vendent tous les publicitaires et les spécialistes en communication, c’est d’être exceptionnel, de se démarquer, de sortir du lot. Tous? Et bien non, c’était sans compter la nouvelle vague LGBTIQ. Vous reprendrez bien un peu de convention?

«Comme tout le monde», c’est le slogan de la Pride 2013. Le slogan, l’étendard rassembleur qui doit nous donner envie à nous, LGBTIQ et pro-LGBTIQ, de nous engager, de sortir les mains de nos poches et de nous mobiliser. Le slogan, l’incarnation des valeurs qui nous fédèrent nous, LGBTIQ et pro-LGBTIQ, des valeurs que nous voulons défendre, revendiquer. «Comme tout le monde», c’est qui celui-là?

«Tout le monde» connu sous le nom de «Monsieur ou Madame tout le monde» définissant un être humain sans spécificité aucune, qui n’a rien de propre, rien de personnel. «Monsieur ou Madame tout le monde» est parfaitement interchangeable et insignifiant. «Monsieur ou Madame tout le monde» est une enveloppe vide.

«Tout le monde» a un travail assez ennuyeux, habite en banlieue, conduit une voiture familiale, a d’ailleurs des enfants (entre un et trois normalement), fait des barbecues l’été, du ski l’hiver et va en vacances à la mer.

«Tout le monde» n’est pas trop politisé, un peu raciste peut-être, pas vraiment à droite, presque, quand même, non?

«Tout le monde» avec sa villa, sa voiture, ses enfants et ses vacances, n’a pas trop le temps pour tous les autres. Pas trop engagé, pas trop communautarisé, pas trop surtout.

«Tout le monde», j’espère que ce n’est pas moi. Je souhaite surtout que «tout le monde» n’ait que l’apparence d’être «tout le monde», que chacun a au fond de lui quelque chose qui n’est qu’à lui. Je lui conseille de le cultiver d’être différent, autant qu’il le veut et surtout, surtout de ne pas penser que cela ne le rendrait différent de «tout le monde». Car dès qu’il y a un «tout le monde», une norme, il y a des «pas comme tout le monde», des anormaux, des que «tout le monde» remarque et juge.

Pour la Pride 2013, comme pour toutes les autres, pour tous les jours, je souhaite qu’il n’y ait plus de «tout le monde», que chacun gagne la reconnaissance de son individualité et sa différence. Parce que «tout le monde», c’est personne. «Tout le monde» devrait s’en foutre d’être comme tout le monde et, ça, moi, j’y attache de l’importance comme personne.