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mer 5 juin, 19:30

Idaho more more

Le 17 mai dernier mosaic-info.ch présentait le résultat du concours «Homophobie No More» dans le sillage de la Journée de lutte contre les LGBTphobies. «360°» y était pour vous.

Dans la cacophonie ambiante et les assauts sans cesse répétés à l’égard des droits des homosexuels et des personnes transgenres on en avait presque oublié que le 17 mai existait. Et pourtant il existe et heureusement. Cette année la plate-forme soutenue par les cantons de Genève et Vaud mosaic- info.ch a décidé de faire participer les écoles d’art des deux cantons lémaniques à l’International Day Against Homophobia and Transphobia (IDAHO). Le résultat est franchement bon et réjouissant. La vingtaine de mini-films qui sont sortis des cerveaux de nos jeunes créateurs sont tous de bonne facture même si certains sortent clairement du lot. Cela nous ferait presque oublier la campagne d’affichage de 2011, elle aussi issue d’un concours, et qui arborait le slogan – pour ceux qui avait d’assez bons yeux pour déchiffrer le message écrit en patte de mouches – un timide «ce ne sont que deux êtres humains qui s’aiment » …Mignon.

Laissons le passé au passé et revenons à cette soirée du 17 mai où ont été proclamés les lauréats du concours. Emmenée par une excellente maîtresse de cérémonie, la salle Arditi-Wilsorf à Genève était bien remplie. Tout le gratin de la communauté homo y était et quelques officiels aussi. Le premier et le troisième prix sont revenus à la Haute école d’art et de design de Genève. Le deuxième au Centre de formation professionnel en arts appliqués lui aussi sis au pied du Jet d’eau. Consolation pour les cinéastes en herbe vaudois, le prix du jury est revenu à un excellent clip de l’école romande d’arts et de communication de Lausanne. Sur la célèbre valse de Strauss, «Le beau Danube bleu», les vidéastes de l’ERACOM nous donnent à voir une succession d’images. S’y mêlent atrocités des temps modernes comme la famine, des explosions atomiques, etc; on y voit également des scènes de chirurgie. Bref du gore et de la misère. Des images dont nous sommes bombardés toute la journée. Trente secondes d’horreur plus tard, la vidéo se termine sur cette phrase simple: «Et c’est l’homosexualité qui vous choque?». Bravo!

Des ados…
Une autre partie de la soirée était dédiée aux élèves à l’origine d’initiatives dans les écoles afin de faire reculer les préjugés liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Se sont succédés des ados genevois des écoles Aimée-Stitelman, des collèges Claparède et de Saussure ainsi que des ECG Henri-Dunand et Jean-Piaget. Ils ont alors raconté leur investissement dans cette cause. Des témoignages qui ont fait de cette partie de la soirée un moment très fort en émotion et véritablement touchant.

…et des paroles
Dans un autre registre, il va de soi qu’il n’y a pas de cérémonie de remise de prix sans officiels. Deux conseillers d’Etat (la vaudoise Anne-Catherine Lyon et le genevois Charles Beer) et une Conseillère administrative de la ville de Genève (Sandrine Salerno) avaient fait le déplacement. De tout ça, on retiendra notamment l’appel de la vice-maire de Genève à sévir dans le cas d’actes ou de propos homophobes en conformité avec les dispositions de la toute nouvelle constitution genevoise. Rappelons aussi que dans le canton de Vaud, à l’initiative du Conseil des jeunes de Lausanne, un amendement aux règlements des établissements de la ville a été introduit pour interdire le harcèlement homophobe. Du côté du département de l’Instruction publique genevois, une circulaire non-contraignante circule … pour encourager «les actions et les procédures susceptibles de faire reculer l’homophobie ». Des initiatives qu’il faut, il va de soi, encourager.

Comme un point d’orgue à cette soirée de l’IDAHO, un élève de l’ECG Jean-Piaget a fait une intervention très pertinente en toute fin de cérémonie. Rappelant que si dans son école les élèves avaient réussi à faire changer le règlement et y inclure une clause anti-homophobie, ce n’était pas pour autant à eux de se battre pour faire bouger les lignes. C’est bien le rôle des politiques. Et vu la réaction du public à son intervention, il y a fort à parier qu’il n’est pas le seul de cet avis.

» Voir les vidéos lauréates sur le site mosaic-info.ch.