L'homosexualité, une maladie prise en charge par la sécu
Le Canada: un pays modèle pour les droits des personnes LGBT? Pas toujours, en y regardant de plus près. En l’occurrence, l’Etat d’Alberta s’est «aperçu» avec quelque consternation qu’il considérait toujours l’homosexualité comme un trouble psychiatrique. En cause, la classification imposée aux médecins par le système public d’assurance-maladie pour dresser leur diagnostic. Sous la rubrique «déviations et désordres sexuels» on y retrouve toujours l’homosexualité. Et en joyeuse compagnie: avec entre autres la bestialité, la pédophilie et l’exhibitionnisme.
En fait, il semble que les autorités aient simplement négligé de mettre à jour la classification des maladies établie par l’OMS en… 1975. L’organisation internationale a pourtant rayé l’homosexualité de ce répertoire en 1992. Pourquoi la modification n’a pas été répercutée en Alberta? Un mystère, pour le ministre de la Santé de l’Etat. Cette classification «n’a pas sa place en Alberta», a déclaré Gene Zwozdesky dans une conférence de presse au début de la semaine. Il a annoncé avoir ordonné une révision immédiate de la liste de 300 pages. En 1998, l’un de ses prédécesseurs avait fait de même – sans que cette promesse soit suivie d’effets.
1782 diagnostics en 10 ans
En attendant, les médias canadiens notent que cet anachronisme a coûté cher aux contribuables d’Alberta. Selon les dernières statistiques disponibles émanant du système public d’assurance-maladie, le diagnostic a été utilisé pas moins de 1782 fois entre 1995 et 2004. Et il y a fort à parier que les «traitements» pour homosexualité continuaient à être prescrits jusque dernièrement.