Prêtres piégés au cours de virées nocturnes
Un dossier sur les hommes d'Eglise gay suscite un gros malaise en Italie. Trois d'entre eux ont été filmés en caméra cachée lors de sorties «chaudes» dans le milieu homo romain.
La couverture de «Panorama» ne fait pas dans la finesse: un chapelet entre des mains jointes aux ongles peints en rose. Le ton est donné. Sous le titre tapageur «Les nuits sauvages des prêtres gay», l’hebdomadaire italien – propriété du groupe de presse de Silvio Berlusconi – sort aujourd’hui une enquête sur la sexualité des hommes d’Eglise.
Les méthodes d’investigation ne s’embarrassent guère de considérations éthiques: le journaliste s’est adjoint les services d’un complice gay pour contacter trois prêtres, dont un Français, et pour les accompagner, muni d’une caméra cachée, dans une virée nocturne à travers les bars et discos homos de Rome. L’article affirme que les ecclésiastiques sont «parfaitement intégrés dans le milieu de la capitale.» Le journaliste aurait même fini chez deux des religieux, l’un résidant dans un bâtiment appartenant à l’Eglise, et l’autre acceptant de revêtir la soutane dans le cadre de jeux érotiques.
Photos à l’appui
L’hebdomadaire ne dévoile aucun acte illégal, mais insiste lourdement sur le contraste entre les activités sacerdotales des trois hommes et leur libido débridée, richement documentée – photos à l’appui – par l’auteur. Voilà qui en pleine vague de scandales dans l’Eglise catholique promet d’alimenter encore l’amalgame pédophilie-homosexualité.
Aurelio Mancuso, figure de proue de la communauté gay italienne, relativise les «révélations» de «Panorama»: «Dans la communauté, on sait depuis toujours que les prêtres fréquentent les lieux de rencontres homosexuels.» Et le leader associatif d’avouer que lui-même a eu une relation suivie avec un «monseigneur» il y a quelques années.