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Gros malaise autour de la «loi trans» espagnole

Gros malaise autour de la «loi trans» espagnole
La mobilisation a démarré le 10 mars. Photo: Twitter/@CambrolleMar

Les tergiversations socialistes à propos d'une réforme accordant aux personnes trans* le droit à changer d'état-civil sur simple déclaration ont consterné les militant·e·s, dont certain·e·s ont entamé une grève de la faim.

L’autodétermination du sexe sur simple déclaration est déjà en vigueur au Danemark, à Malte, au Luxembourg, en Belgique, en Irlande, au Portugal, aux Pays-Bas et bientôt en Suisse. L’Espagne, quant à elle, a pris du retard sur ses voisins. De quoi faire perdre patience aux militant·e·s trans*. Quelque 70 d’entre elles/eux ont entamé une grève de la faim la semaine dernière , tandis que des manifestations se multipliaient à travers le pays à l’appel de plusieurs collectifs LGBTQ+.

Cette réforme permettant aux personnes trans* de modifier leur état-civil dès 16 ans sans avoir à présenter un certificat médical était pourtant au programme de la coalition au pouvoir, rassemblant les socialistes et Podemos. Finalement, mercredi, ce sont quatre petites formations politiques (principalement les indépendantistes catalans) qui ont déposé la «loi trans» afin que le Congrès se prononce – en principe d’ici la fin du mois.

De fait, des tensions ont fait leur apparition au sein même du gouvernement de gauche. La première vice-présidente du gouvernement, la socialiste Carmen Calvo, a notamment invoqué des «problèmes juridiques» pour retarder l’examen du texte au Parlement. Début février, à la radio, elle avait estimé qu’en l’état, le projet de loi «mettait en péril les critères d’identité du reste des 47 millions d’Espagnols».

«Discours de peur»
Cette déclaration faisait écho à l’hostilité d’une partie du mouvement féministe, pour laquelle la «loi trans» fragiliserait certains acquis, notamment les lois sur la parité ou celles contre les violences sexistes. L’Asamblea Abolicionista de Madrid, par exemple, a brandi le menace de voir des auteurs d’agressions déclarer un changement de sexe pour échapper à de lourdes peines. «Cette loi détruit notre lutte. Si l’on dit que l’on est femme juste parce qu’on le ressent et non par son sexe, nous ne devenons plus rien», a communiqué l’association, citée par Onda Cero.

Ces arguments ont suscité la colère et l’incompréhension au sein des associations LGBTQ+. L’ILGA-Europe s’est inquiété de l’émergence d’«assertions infondées sur les droits des femmes trans, et d’un discours de peur». Pour Mar Cambrollé, présidente de la fédération des collectifs trans d’Espagne, «cette loi éviterait que nous soyons harcelé·e·s à l’école et que sous soyons traité·e·s comme malades mentaux, et permettrait de respecter les normes européennes en matière d’identité légale.»