Loi anti-homo: Le Nigéria sous pression
Soumise au parlement du pays le plus peuplé d’Afrique, une proposition de loi intitulée «Interdiction du mariage entre personnes de même sexe» menace les gays et lesbiennes nigérians.
La pression s’intensifie pour que le président nigérian Olusegun Obasanjo retire le projet de loi intitulé «Interdiction du mariage entre personnes de même sexe», mais qui de fait criminalise les relations entre personnes de même sexe et place les groupes de défense des droits LGBT hors-la-loi. Fin mars, une coalition de 16 groupes de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, avait demandé que ce texte, violant non seulement le droit international, mais mettant également en péril la lutte contre le sida dans ce pays très touché, soit retiré. Récemment soumis au Parlement nigérian comme répondant à une «urgence», le projet de loi préconise des peines d’emprisonnement pour les personnes se livrant à des cérémonies de mariage gay ou dévoilant publiquement une relation amoureuse avec une personne de même sexe.
Dernière initiative internationale en date: le 3 avril une lettre signée des participants à la Conférence de l’ILGA a été présentée à la représentation du Nigeria à Genève. Les signataires y expriment leur inquiétude face à «une grave menace envers la vie des gays, lesbiennes et des avocats des droits sexuels et des personnes LGBT, cela non seulement du fait de la possible application de cette proposition de loi, mais aussi des persécutions par des groupes paramilitaires, religieux et extrémistes que cette loi est susceptible d’encourager tacitement.»
