São Paulo: Pride de tous les records

Avec près de 4 millions de participants, le succès de la «Parada gay» dans la capitale économique du Brésil cause quelques soucis aux organisateurs.

3,5 à 4 millions de personnes, dont 300’000 touristes, auraient pris part ce dimanche à la 11e «Parada gay» de São Paulo. Cette estimation des organisateurs de l’événement établirait un nouveau record mondial de fréquentation pour une gay pride. En dépit de cette affluence extraordinaire, aucun incident grave n’a été à déplorer. Seules une soixantaine de personnes ont dû être secourues du fait de la chaleur, de la foule ou de la consommation d’alcool.
Le succès croissant de la parade paulista n’est pas sans inquiéter les organisateurs de l’événement. «Il commence à attirer des gens qui sont étrangers à la parade. On a vu beaucoup de gens qui n’ont pas affinités avec la communauté. Ça commence à être un peu préoccupant. Cette croissance doit se faire avec qualité», a ainsi déclaré Nelson Matias Pereira, du Comité d’organisation de la parade, au site G1.com. De ce fait, il est envisagé pour 2008 de réduire le nombre de «trios elêctricos», les chars du type de ceux qui sont utilisés pour le carnaval, pour se concentrer sur les chars militants.
Plusieurs personnalités locales et nationales, dont le maire et plusieurs ministres du Gouvernement ont accompagné le défilé dans les rues de la métropole brésilienne, dont la Ministre du tourisme (et ancienne maire de São Paulo) Marta Suplicy, qui s’est réjouie de voir sa ville «montrer de mieux en mieux ce qu’est le respect des différences.»

«Vade retro homosexualismo!»
Trois jours avant la «Parada gay», les Eglises évangéliques avaient mobilisé leurs fidèles contre sous le slogan «Vade retro homosexualismo!» Un million de personnes (selon la police) avaient pris part à cette «Marche pour Jésus» dans les rues de São Paulo – une démonstration de force à l’intention des mouvements LGBT – mais qui s’inscrit également dans la rivalité de plus en plus vive entre catholiques et évangéliques sur la question des soi-disant «valeurs familiales».

Photo: Babileta