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«L’histoire de Pete Buttigieg n’est pas finie»

«L’histoire de Pete Buttigieg n’est pas finie»

Le premier candidat gay dans la course à la Maison-Blanche a mis fin à sa campagne pour l'investiture démocrate dimanche, malgré des succès qui ont surpris tout le monde.

Déjà?! Pete Buttigieg, premier candidat ouvertement homosexuel à participer à la course à la Maison-Blanche, a jeté l’éponge hier soir. «Aujourd’hui est un moment de vérité, et la vérité est que le chemin de notre candidature s’est rétréci et est arrivé à une impasse, mais pas notre cause», a-t-il déclaré lors d’un discours à South Bend, la ville de l’Indiana qui l’a élu maire. Il a appelé au rassemblement afin de faire battre Donald Trump.

La décision arrive à l’avant-veille du Super Tuesday, mardi, qui verra 14 États voter pour le challenger démocrate à Trump lors de la présidentielle de novembre. Elle devrait profiter au centriste Joe Biden, ex-vice président de Barack Obama, qui a remporté la Caroline du Sud samedi, au détriment de l’aile gauche du parti, représentée par Bernie Sanders.

Malgré son nom imprononçable («Boot-edge-edge»), Buttigieg devrait rester une figure centrale du Parti Démocrate. Encore inconnu l’an dernier, ce politicien polyglotte a fait la preuve de son charisme et – très important aux USA – de sa capacité à collecter des fonds: 81 millions de dollars. «L’histoire de Pete Buttigieg n’est pas finie. C’est juste le début», a prédit le stratège démocrate David Axelrod cité par «The Guardian», faisant allusion à la jeunesse du candidat, 38 ans.

Un président gay crédible
Après la victoire surprise de Buttigieg dans l’Iowa et sa deuxième place dans le New Hampshire, la perspective d’un président gay est devenue crédible, notent les commentateurs, même compte tenu des réserves de l’électorat chrétien, notamment au sein de la communauté afro-américaine. «Il a montré au monde que les Américains sont prêts à accepter et à choisir des leaders LGBTQ compétents», a salué Sarah Kate Ellis, du Glaad. Le candidat n’avait pas hésité à monter l’estrade avec son mari, Chasten, et d’échanger un baiser, ou de dialoguer avec un enfant de 9 ans sur les difficultés de faire son coming-out.

«Mayor Pete» ne faisait évidemment pas l’unanimité au sein de la communauté LGBTQ+. À la mi-février, lors d’un gala à San Francisco, il avait été vivement interpellé par des activistes queer qui l’accusaient d’ignorer leurs préoccupations, notamment sur l’assurance santé ou sur la gratuité de l’éducation supérieure – thèmes portés par un certain Bernie Sanders.