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Le sort des réfugiés gays s’invite à Mardi Gras

Au coeur de la célèbre manifestation LGBT, un char a attiré l'attention sur le cas de demandeurs d'asile refoulés par l'Australie vers des territoires où ils seraient mis en danger.

Fausse note lors du Mardi Gras de Sydney. La grande fête gay de la métropole, unique au monde par sa taille et sa popularité, a donné l’occasion d’éclairer une facette peu reluisante du paradis gay australien. Une centaine de manifestants ont défilé derrière une banderole dénonçant le traitement réservé par Canberra à des demandeurs d’asile LGBT. En l’occurrence, c’est le cas de deux Iraniens qui retient l’attention des organisations de défense des droits humains. Nima et Ashkan (prénoms d’emprunt), un couple d’une vingtaine d’années, sont retenus à Nauru. Cette minuscule île de Micronésie fait partie des territoires vers lesquels Canberra refoule systématiquement les migrants qui tentent de gagner l’Australie par bateau.

Nauru n’a rien d’accueillant pour les LGBT. Les rapports homosexuels entre hommes y sont théoriquement passibles de 14 ans de prison et l’homophobie serait monnaie courante parmi ses 10’000 habitants. Bloqués depuis plus de deux ans sur l’île, Nima et Ashkan disent passer leur temps confinés dans un petit logement dans une localité naurane après avoir été passés à tabac par des locaux, traités de «déchets humains» et visés par des jets de pierre. Le couple était auparavant installé dans un camp de réfugiés où ils étaient victimes de mauvais traitements de la part d’autres migrants.

Asile… au Cambodge
Les autorités australiennes ont reconnu un «incident» impliquant les deux hommes et disent avoir fait le nécessaire pour assurer leur sécurité. Elles rappellent qu’en vertu d’un accord financier avec l’Australie, le Cambodge propose de réinstallation des migrants refusés – une solution inacceptable pour une large majorité des demandeurs d’asile, comme Nima et Ashkan. «Nous aimerions enfin vivre dans un pays où nous pourrions nous aimer sans entrave, et l’Australie est ce pays», plaide l’un des Iraniens.

«Cette situation et d’autres cas similaires sur l’île de Manus (en Papouasie Nouvelle-Guinée, ndlr.) sont si injustes. Le gouvernement australien permet délibérément aux hommes gay d’être parqués sur des petites îles où ils sont exposés à des attaques, à des préjugés et des peines criminelles sévères», relève Anna Brown, du Human Rights Law Center, qui a lancé avec AllOut une pétition en faveur du jeune couple. Elle approche les 100’000 signatures.