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Une semaine de captivité pour les prétendus homosexuels libyens

Les douze «membres du troisième sexe» arrêtés par des salafistes près de Tripoli n'ont toujours pas réapparu. Ils auraient été violemment battus.

La photo de douze hommes qui auraient été capturés par une milice salafiste libyenne est apparue sur les réseaux sociaux. Selon un motif connu dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, ils auraient été arrêtés alors qu’ils participaient à une «soirée privée», en l’occurrence dans une banlieue de Tripoli, le 22 novembre dernier. Postée sur Facebook, la légende de l’image indique que les prisonniers ont été surpris en train de «commettre les pratique du peuple de Lot, et qu’ils seraient mutilés et exécutés». Le groupe, qui se fait appeler «Unité spéciale de dissuasion», prétend agir pour le compte du Ministère de l’Intérieur. Selon Human Rights Watch, il serait en fait lié à la milice Al-Nawasi, d’obédience salafiste extrême. Ses hommes seraient derrière les opérations de destruction menées contre des mausolées soufi, considérés comme «hérétiques».

Au début de la semaine, un représentant d’Al-Nawasi avait annoncé qu’ils livreraient ses prisonniers aux autorités judiciaires et que leur arrestation n’avait rien à voir avec l’homosexualité, «même si ces hommes ne sont pas hétéros», avait précisé un porte-parole du groupe, mais pour détention d’alcool et de haschich. Dans son édition d’aujourd’hui, jeudi, le «Libya Herald» note que les douze hommes n’ont toujours pas été remis aux autorités. Selon une source, ils auraient été violemment battus, et les miliciens attendraient que leurs marques s’estompent. Un témoin se présentant comme un ami du groupe affirme qu’ils sont bel et bien détenus parce que soupçonnés d’homosexualité. Selon lui, le cannabis et l’alcool trouvés sur place appartenaient à un groupe de musique, dont les membres n’ont pas été inquiétés par Al-Nawasi. Les militiens auraient, par contre, trouvé des hommes travestis dans la fête.

Société civile sans défense
Le site britannique Gay Star News cite un gay libyen inquiet que ces groupes lourdement armés «puissent entreprendre une chasse visant la communauté LGBT». «La police est largement absente ou impuissante, constate Khaleed (prénom fictif, ndlr.). La société civile libyenne a donc un vrai problème: les milices font souvent leur propre loi.»