En boxe féminine, il faut être «lesbienne ou victime d’abus»
Les déclarations douteuses de l'ex-boss de la fédération de boxe amateur américaine, Hal Adonis, entraînent ce sport dans une drôle de crise.
Mercredi, l’International Amateur Boxing Association (AIBA), l’instance suprême de cette discipline olympique, a suspendu USA Boxing, la fédération américaine. Il reprochait à cette dernière de maintenir son ancien président dans son comité. Hal Adonis a fait scandale, cet été, en expliquant au magazine «New Yorker» qu’une moitié des boxeuses étaient lesbiennes et l’autre, d’anciennes victime d’abus. A propos de ces dernières, il avait ajouté que les violences – y compris sexuelles, a-t-il laissé entendre – constituaient somme toute une excellente préparation à une carrière sur le ring…
Forger le caractère
«Quand les gamines m’appellent je leur dis: Laisse-moi te poser une question franche: tes parents t’ont déjà frappée? Si elles disent non, je leur réponds: Je crois que tu n’es pas faite pour la boxe.» Ancien boxeur lui-même, Adonis prétend avoir été régulièrement battu par son père alors qu’il était enfant – une expérience qui aurait forgé son talent.
L’AIBA a jugé ces propos «diffamatoires pour […] toute la discipline et pour la boxe féminine en particulier». Elle a décidé d’une suspension de trois mois de USA Boxing et de ses 37’000 adhérents. La mesure, qui devait entraîner l’annulation de tous les matches jusqu’en janvier, a néanmoins été levée jeudi. Quant à Hal Adonis, à 75 ans, il est écarté pour deux ans de toute activité dans la boxe.