Pasteur expulsé des obsèques de David Kato
La famille et les compagnons de route du vétéran de la cause LGBT assassiné mercredi en Ouganda lui ont dit adieu. La cérémonie s'est déroulée dans une atmosphère hostile et a été entachée par un sermon homophobe.
Deux jours après le meurtre de David Kato, attaqué chez lui à coups de marteau, quelque 300 personnes ont assisté aujourd’hui vendredi à ses obsèques, dans son village d’origine de Namataba. Parmi eux, des diplomates étrangers, ainsi qu’une centaine de gays et lesbiennes venus en bus de la capitale Kampala. Certains portaient des t-shirt à l’effigie de l’activiste.
«Vous n’êtes pas notre juge!»
La cérémonie, présidée par un pasteur, a tourné court quand ce dernier a appelé les «gays et lesbiennes à se repentir», raconte le «Guardian» sur son site internet. «Le monde est devenu fou. Les gens se détournent des Ecritures», a ajouté le ministre anglican. Il a alors été pris à parti par des membres de l’assistance. «Vous n’êtes pas notre juge!», a crié une femme, avant que des amis de David Kato lui arrachent le micro des mains. La police est intervenue alors qu’une bagarre éclatait. Le pasteur a été escorté loin de l’assemblée.
Menaces de jets de pierres
L’inhumation, assurée par des amis de Kato, s’est déroulée dans une clairière. Les villageois auraient refusé de participer à l’enterrement et menacé de jeter des pierres sur les proches et amis du défunt. Par ailleurs, des rassemblements en hommage au militant ont été organisés simultanément aujourd’hui dans plusieurs capitales mondiales, notamment à Londres, Paris, Amsterdam et Berlin. Les participants ont notamment exigé un moratoire sur les expulsions de requérants d’asile gay et lesbiennes en provenance d’Ouganda.
Vétéran de la lutte pour les droits des personnes LGBT, David Kato, 46 ans, était considéré comme le «grand-père» du mouvement ougandais. Il y a trois semaines, il avait réussi à faire condamner le journal local «Rolling Stone» qui avait publié en octobre une liste de 100 homosexuels présumés, avec leurs coordonnées complètes, sous le slogan «Pendez-les!». Kato figurait sur cette liste. La police continue toutefois de privilégier l’hypothèse d’un vol qui aurait mal tourné.
j’aurais bien voulu être la pour envoyer ma godasse sur le pasteur.
Que David Kato repose en paix. Quelque soit les raisons de ce crime, j’espère que les réactions qu’il a engendrées montrera au gouvernement ougandais que les gays et lesbiennes de ce pays sont courageux et qu’il y a une partie du monde qui les soutient dans leur juste lutte pour vivre dignement. amen.