Berlin perd un morceau de son âme queer. Le SchwuZ, club emblématique de la capitale allemande et refuge LGBTIQA+ depuis près d’un demi-siècle, a fermé ses portes pour de bon ce week-end. Entre larmes, paillettes et playlists nostalgiques, retour sur une dernière nuit de fête — et d’adieux.
Catégorie : Bons baisers de Berlin
Ringards, les couples butch-femme? Certainement pas, et c’est la Gen Z qui le clame. Pierre angulaire de la sous-culture lesbienne, le duo sapphique composé d’une femme* au dress code masculin et d’une autre à l’allure féminine a longtemps été moqué et taxé de ringard. Aujourd’hui, les plus jeunes s’emparent de la dynamique butch-femme et la réinventent
Face à la montée de l’extrême droite et aux attaques grandissantes contre la communauté LGBTIQ+ dans les Länder de l’Est, un réseau d’activistes queer organise, tout au long de l’été, une cinquantaine de marches des fiertés dans de petites villes.
Gay, juif, social-démocrate sous le nazisme et activiste de la première heure: le sexologue allemand Magnus Hirschfeld (1868-1935) est un des pionniers du mouvement LGBTIQ+. 90 ans après sa mort, ses travaux sur l’homosexualité et la transidentité, malgré quelques zones d’ombres, restent révolutionnaires.
Tebby Ramasike et Joël Muller sont un duo bien connu de la Easter Berlin Leather Fetish Week. Cela fait 20 ans que leur Oi! Skin+Punk-Party est à l’affiche du festival gay. Et presque autant qu’ils forment un couple parfaitement assorti et tiré à quatre épingles, animé par la même passion pour la culture skinhead.
La fête est finie. Ou du moins, elle pourrait bientôt l’être. Tandis que quelques clubs mythiques se taillent la part du lion, de nombreux clubs berlinois pourraient bien être rayés de la carte dans les prochaines années, leurs conditions d’existence étant de plus en plus difficiles.
Le 23 février, les Allemand·e·s·x seront appelé·e·s·x aux urnes pour élire leur nouveau Bundestag. Ces élections anticipées laissent entrevoir le pire, l’AfD ayant le vent en poupe. Afin d’envoyer un signal fort, des marches des fiertés exceptionnelles vont avoir lieu le 15 février dans tout le pays.
Depuis l’été 2023, une soirée queer «sobre», comprenez sans alcool, a lieu régulièrement au SchwuZ, le grand club queer de Berlin. La Lemonade Queers attire les fêtard·e·x·s LGBTIQ+ lassé·e·x·s des excès en tous genres dans la capitale de la fête et de la défonce. On y était.
Chanter en public totalement nu·e·x: c’est ce que propose le Monster Ronson’s Ichiban Karaoke à Berlin, avec ses soirées Naked Karaoke. Petite visite à une des soirées les plus courues de cette institution queer.
Jamais la communauté LGBTIQ+ berlinoise n’a semblé aussi déchirée. Depuis des mois, le conflit israélo-palestinien mobilise autant qu’il divise. Sans surprise, il a jeté une ombre sur les différentes marches des fiertés qui avaient lieu dans la capitale le week-end dernier.
Que l’on soit lesbienne, gai, queer ou hétéro n’y change rien: à Berlin, l’AMÛÛÛR, c’est une licorne. Et elle ne gambade pas sur les applis de rencontre. Les innombrables conversations que j’ai pu avoir avec des Berlinois·e·x·s sur le sujet s’achèvent toujours sur le même triste constat: il n’y a rien de plus merdique que le dating à Berlin.
«Il n’y a pas de bar lesbien à Berlin.» Chaque fois que je laisse choir d’un air désolé cette réponse lapidaire à des copines de France ou d’ailleurs qui veulent en savoir plus sur les nuits folles de la communauté LGBTIQ+, c’est la consternation: «Comment? Quoi? C’est une blague? Non mais c’est pas possible! Il n’y a PAS de bar à gouines à Berlin?»
Chaque mois, notre correspondante à Berlin Annabelle Georgen nous envoie des nouvelles fraîches et acidulées de la capitale queer européenne. Sans traces de rouge à lèvres.
