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Clubbing intimiste

Clubbing intimiste
Photo © Eden Levi Am

De Paris, son lieu de naissance, à Genève, son lieu de travail, Mighty cherche à créer un espace d’ouverture radicale, qui prend soin des personnes trans, femmes, racisées, queer... sur le dancefloor comme dans le public.

Artiste DJ dont la pratique est basée sur la création de situations, de performances ou d’installations, Mighty investit le Théâtre de l’Usine avec «Archipelagogo vol.3», pour y célébrer l’héritage noir et queer de la scène clubbing. Le tout dans le respect des nouvelles normes sanitaires. Avant de pouvoir retrouver Mighty sur les planches début octobre, nous nous sommes prêté·e·x·s ensemble au jeu des questions et des réponses.

360° – Il ou elle?
Mighty – En français, il, elle et iel. En anglais c’est they. Et je conjugue avec x, non binaire.

Mighty ou Maïté ?
Plutôt Mighty, même si c’est souvent les deux.

Vous parlez notamment de la mise en place d’une équipe de bienveillance qui veut développer un espace d’ouverture radicale. N’est-ce pas un peu antinomique?
En fait, il s’agit d’une référence à (l’auteure féministe, ndlr.) bell hooks. Plutôt que de parler de safe space, il vaudrait mieux faire référence à un endroit sûr au sein duquel on peut prendre des risques. Un espace pensé pour les personnes noires, queer, racisées. Toutes celles pour qui la société actuelle n’est pas pensée et représente un danger potentiel.

Comment appréhendez-vous cette dernière représentation après le brusque coup d’arrêt du monde de l’art lié à la crise sanitaire?
Je ne sais pas si ce sera la dernière, même s’il n’y en a pas d’autre prévue pour le moment. J’ai déjà fait une exposition à la galerie 1.1 à Bâle et également performé dans mon installation. Ce ne sera donc pas une reprise à proprement parler. Mais j’ai un peu d’appréhension, parce qu’« Archipelagogo » n’aura pas le format initialement prévu.

C’est-à-dire?
À l’origine, il s’agit de soirées pluridisciplinaires, au cours desquelles se tiennent des performances, des DJ sets, des lives. Les gens portent l’attention qu’ils souhaitent à l’événement qui se déroule autour d’eux. J’aime d’ailleurs beaucoup le fait que le spectateur soit libre de vivre sa soirée en autonomie, qu’iel soit en partie acteur de ce qu’iel se passe. La création d’un moment collectif sur le dancefloor m’importe beaucoup. À présent, on se retrouve avec un format hybride où bien sûr, il y a performance. Mais les gens sont assis, leur attention entière tournée vers cette dernière.

Le nombre de spectateurs a-t-il été drastiquement restreint?
Plutôt, oui! On passe de 300 personnes environ à 70 maximum, artistes et techniciens compris. Le format devient beaucoup plus intimiste, j’ai mis du temps à l’accepter. Nous avons réfléchi à des solutions qui s’adaptent aux directives sanitaires. Les nouvelles propositions qui ont jailli s’y prêtent bien.

Ce format plus intimiste a-t-il rendu votre travail plus personnel?
Pas forcément. Je n’ai certes pas invité de DJ pour un DJ set comme on l’entend. Ce sont des propositions plus expérimentales, qui vont surtout se situer dans l’écoute. Mais ça n’a pas changé mon travail qui peut de toute façon s’écouter en club ou assis. C’est le for – mat même de la soirée qui est impacté, dans le sens où on ne va bénéficier que d’un type d’attention de la part du public. Mais je pense qu’au final, nous allons obtenir quelque chose de chouette malgré tout.

«Archipelagogo vol.3» de et par Mighty, au Théâtre de l’Usine, Genève, les 9 et 10 octobre. Plus d’infos sur: facebook.com/tutheatredelusine