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L’obsession d’être mère

«I am Here» d’Anders Morgenthaler, en première européenne au Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel, entre réalité poétique et drame éthéré.

«Lorsque j’assiste à une séance du NIFFF, j’attends toujours le moment où ça dégénère… du genre, des zombies sortent de terre et massacrent tout le monde, avec du sang et des cris, et des rires dans la salle», raconte Annie, Neuchâteloise de 24 ans, qui ne compte ni le dégoût ni l’effroi dans ses émotions favorites. Or, au NIFFF, il n’y a pas que ça: les «Movie of the third kind», en sont l’exemple patent. A la fin de la projection de «I am here», du Danois Anders Morgenthaler, Annie était aux anges, mais un peu bouleversée: «C’était… magnifique.»

Qu’est-ce qui donne un sens à une vie? Celle de Maria (Kim Basinger) est une réussite: Maria est riche et belle, directrice générale d’une grande compagnie de transport routier, mariée à un homme qui l’aime et qu’elle aime… Ce qui aux yeux de bon nombre d’entre nous serait un aboutissement n’est pour elle qu’un début: l’empire qu’elle a bâti n’est à ses yeux qu’un berceau, un cadre pour élever un bambin… qui ne vient pas.

«Fuck that»
Dix ans qu’elle et son époux tentent d’avoir un enfant. Lors de sa dernière fausse-couche, Maria meurt même, un instant, avant d’être réanimée… Malgré tout, Maria ne peut se résoudre à abandonner. Malgré le «fuck that» de son mari, épuisé par tant d’années passées entre attente et désespoir, lui qui rêve de donner une nouvelle direction à leur vie à deux. Pour Maria, être mère, c’est tout: la seule chose qui puisse donner sens à sa vie. Elle décide donc de partir pour la République tchèque où, paraît-il, des prostituées vendent des bébés…

L’esthétique du film est sublime, atmosphérique. De chaque image on pourrait faire un tableau. On ressort de la salle dans un état second, à la fois choqué et rêveur. Il y a la dureté de la tragédie individuelle et la violence du drame social – les bas-fonds, la drogue et la prostitution: il y a le destin individuel et le monde. La force de «I am here» est qu’ils ne sont pas sont jetés là, devant nous, dans une froideur documentaire: ils sont teintés de magie et de mystère, passés par le prisme de l’intériorité… La réalité n’y est pas décrite, mais vécue comme on vit sa vie, dans la poésie et l’irrationnel.