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«Party Girl» révèle Angélique, entraîneuse sexa hors norme

Caméra d'Or à Cannes, le film est réalisé par trois jeunes cinéastes, dont le propre fils de l'héroïne qui joue son propre rôle. Vrai, cru et tendre. Le film sort ce mercredi 27 août dans les salles romandes.

A la fois généreuse et égoïste, exubérante et pathétique, romantique et immature, mère de quatre grands enfants qu’elle n’a pas élevés, Angélique est un sacré numéro. Bourlingueuse, noctambule impénitente de 60 ans, elle gagne sa vie depuis quarante ans en faisant boire les hommes dans un cabaret lorrain à Forbach, une cité industrielle à la frontière franco-allemande qui peine à remonter son économie.

L’attrait de la nuit

Entraîneuse sur le retour sans en avoir vraiment conscience, elle aime encore s’éclater comme une gamine, allumant les mecs, picolant en leur compagnie jusqu’au bout de la nuit, ne cachant pas ses envies de s’envoyer en l’air. Mais la clientèle se fait rare. Reste un habitué Michel, un retraité qui a toujours été amoureux d’elle et veut l’épouser.

Touchée, Angélique se persuade qu’il est temps de mener une existence normale. Elle renoue avec sa dernière fille toujours en famille d’accueil. Elle rencontre même le curé. Mais l’attrait du cabaret, de la nuit, de la fête, est plus fort que la crainte de la solitude. A l’idée de se ranger, de vivre un quotidien sage et banal, s’imaginant en tête à tête avec son futur mari, sans son bar et ses copines, elle panique.

Une sexa de feu

C’est ce conflit intérieur, doublé d’une réflexion sur la maternité et le ravage des ans, que montre «Party Girl» réalisé par un trio de jeunes cinéastes, Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, le fils d’Angélique Litzenburger. Non professionnelle, cette héroïne à l’allure fellinienne joue donc son propre rôle, notamment aux côtés de ses enfants, dans ce film inspiré de son histoire.

Mise à nu, cette sexa de feu hors norme, mère et femme indigne, fringuée léopard, outrageusement maquillée, les cheveux en pétard, couverte de bagues et de paillettes, se révèle à la fois formidable, bouleversante, exaspérante dans cette tragi-comédie sociale, premier long-métrage surfant sur le documentaire. Mêlant le vrai, le cru et le tendre, révélation de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, Party Girl a décroché la Caméra d’Or.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 août