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Le journal d’une princesse

Le journal d’une princesse
Photo: Lukas Beyeler

Après plus de sept mois à graviter autour de la communauté drag trans* et non

Après plus de sept mois à graviter autour de la communauté drag trans* et non binaire d’Ottawa, me voilà dans une loge avec plus d’une quinzaine d’artistes queer. Je tente d’appliquer mes faux cils malgré une luminosité aussi transphobe qu’un·e membre de l’association AMQG. 

Même si je ne suis pas encore sur scène, je ressens cette vague de guérison parcourir ma colonne vertébrale. Je me questionne: en quoi l’art du drag est-iel une expérience de guérison pour les personnes trans* et non binaires. Autour de moi j’entends les drags parler de cette expérience: «Je fais tomber les limites», «C’est un espace où l’on peut vraiment décider d’être qui on veut», «Je survole mon corps». 

Personnellement, je crois que cette guérison débute par un acte de transgression, une transgression des discours dominants. Par cette transgression, mon corps n’est plus une simple enveloppe mais devient un espace de création, un espace de création sur ma propre vie et mes propres actions. Cette révélation me donne l’impression de me séparer de mon corps, de créer un moment de suspension qui survole les règles et les structures sociales. C’est à ce moment-là, lors de cette suspension, que je passe de la tolérance, à l’acceptation, à la célébration. De la Suisse au Canada, le drag est ce qui me maintient en vie.

Au prisme de sa culture québécoise, de ses activités militantes et artistiques, Princesse GenderFuck vous partage ses histoires entre son pays d’accueil, la Suisse, et son pays d’origine, le Canada.