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mer 15 mai - sam 25 mai

«On a pu conforter le pouvoir dans son rejet de l’homosexualité»

Les réseaux LGBT ont-ils manqué de prudence dans les actions de protestation préconisées après l’exécution de deux jeunes Iraniens le 19 juillet dernier? Quelques observations, avec le secrétaire général de la section suisse d’Amnesty International.

Lettres officielles, fax incendiaires et pétitions en ligne, l’indignation internationale soulevée par l’exécution de deux jeunes Iraniens à Mashhad le 19 juillet dernier a été vive. Ces campagnes, souvent des initiatives personnelles, se sont focalisées sur la dimension homosexuelle du «crime» commis. Or la version selon laquelle les deux jeunes hommes avaient été condamnés pour homosexualité semble aujourd’hui abandonnée: la thèse d’une agression sexuelle, commise contre un troisième adolescent de 13 ans, semble se confirmer. Dès lors, le réseau associatif LGBT s’est-il emballé sous l’effet de l’émotion suscitée par les photographies, difficilement soutenables, de l’exécution?

Pour Daniel Bolomey, secrétaire général de la section suisse d’Amnesty International, dans ce genre de cas les sources sont rarement et insuffisamment recoupées et analysées. Mais surtout, il s’interroge sur «l’impact de telles actions. On peut surtout se poser la question: Est-il utile d’intervenir auprès de représentations diplomatiques, par exemple? En l’occurrence, un cas où il peut y avoir eu viol, n’est pas le meilleur moment pour les submerger de messages de protestation. Cela pourrait être contre-productif, et conforter le pouvoir dans son rejet de l’homosexualité.» Et de critiquer les campagnes en réseaux et «les pétitions-boule de neige qui peuvent aboutir à des résultats navrants.»

Semer la confusion

On se souvient du cas d’Amina Lawwal qui avait brusquement resurgi à la faveur d’une campagne spontanée sur le web, alors même que le le sort de la jeune femme Nigériane, condamnée pour adultère, venait d’être résolu. Cette initiative venue d’on ne sait où avait alors semé la confusion dans les pourparlers avec les autorités nigérianes sur d’autres affaires délicates. Depuis quelques temps, Amnesty propose sur son site un page de récoltes de signatures limitées à des cas particulièrement urgents, pourvue d’un système permettant aux signataires d’être tenus au courant de développements ultérieurs.

Daniel Bolomey rappelle cependant qu’Amnesty n’est pas restée inactive face à ces exécutions, et a protesté contre l’application de la peine de mort, à plus forte raison alors qu’un des jeunes hommes était mineur au moment des faits. «Le centre de notre combat actuel, explique-t-il, c’est un moratoire sur l’application de la peine de mort en Iran, même si par ailleurs, nous restons très sensibles aux questions de discrimination envers les personnes LGBT.»